Intervention de M'jid El Guerrab

Séance en hémicycle du jeudi 14 janvier 2021 à 15h00
Situation du commerce et des autres secteurs touchés par la crise de la covid-19

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaM'jid El Guerrab :

Le moment est douloureux pour nous tous, membres de la commission des affaires étrangères, qui venons de perdre notre présidente ; toutes mes pensées vont à Marielle de Sarnez et à sa famille.

Les entreprises détenues par les Français établis à l'étranger sont régies par le droit local. Elles ne peuvent donc pas prétendre aux aides prévues par le Gouvernement – ni au chômage partiel, ni au fonds de solidarité, ni aux prêts garantis par l'État. En outre, la grande majorité d'entre elles ne perçoivent aucune aide publique du pays où elles sont implantées. Elles se retrouvent donc en grande difficulté, au point que 70 % d'entre elles s'attendent à une baisse de leur chiffre d'affaires en 2020, et 46 % prévoient une perte de 30 % au moins.

Pourtant, ces entreprises contribuent à valoriser le savoir-faire français à l'étranger et doivent faire l'objet d'un suivi attentif. Nous saluons le déploiement du plan de soutien à l'exportation, mais celui-ci privilégie des entreprises françaises et leurs filiales. Les autres leviers de soutien concernent principalement les entrepreneurs et l'aide sociale d'urgence qui, au reste, est très modeste face à l'ampleur de la crise.

Les entrepreneurs français établis à l'étranger ne demandent pas une aide sociale, mais une aide économique structurelle pour surmonter la crise. Le ministre des affaires étrangères a bien prévu une aide spéciale covid-19 sous la forme du secours occasionnel de solidarité – SOS – qui a été salvateur pour bon nombre de nos compatriotes, et qu'il convient donc de prolonger, mais nous devons penser à tous les entrepreneurs établis à l'étranger dans les secteurs de l'alimentation, du tourisme et de l'hôtellerie, et de la restauration – respectivement premier, quatrième et cinquième secteurs d'activité parmi les entreprises françaises à l'étranger. Ces secteurs ne pâtiront pas seulement des restrictions sanitaires ; ils dépendent de la confiance du consommateur. Or il est probable que la consommation restera en berne pendant des mois, voire des années.

Aussi est-il nécessaire de soutenir ces entrepreneurs dont l'activité est positive pour l'image de la France à l'étranger. Leurs entreprises sont certes de droit local, mais leurs dirigeants sont autant d'ambassadeurs du savoir-faire et du savoir-vivre à la française. « Si tu veux être international, chante ton pays », disait Beethoven…

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