Intervention de Alexis Corbière

Séance en hémicycle du jeudi 14 janvier 2021 à 15h00
Politique du logement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Corbière :

Rien qu'en Île-de-France, 750 000 personnes sont dans l'attente d'un logement social. Et comme sans doute bon nombre de nos collègues députés franciliens, je le vois très clairement dans ma circonscription comprenant Montreuil et Bagnolet : c'est sur le logement que les habitants m'interpellent le plus. Que leur répondent les élus locaux qui siègent dans les commissions d'attribution ? Ils disent tous la même chose : le parc social est surchargé et peu d'appartements se libèrent au regard de la demande qui explose. Une solution, donc, est de construire, construire et construire encore.

Pour notre part, avec Jean-Luc Mélenchon, nous proposions en 2017 la construction de 200 000 logements publics par an, conformément aux recommandations de nombreux acteurs du secteur. Le schéma régional de l'habitat estime quant à lui qu'il faudrait que l'État délivre au moins 37 000 agréments chaque année rien qu'en Île-de-France. En 2016, nous y étions presque avec 36 000 agréments distribués mais, depuis 2017, ce chiffre est en recul : de 36 000, nous sommes passés à 30 000 puis à 28 800, 28 600 et à 21 000 en 2020. Les classes populaires et moyennes pourront-elles encore se loger en Île-de-France dans les années qui viennent ? Franchement, la question est posée.

Cet effondrement de la production de logements sociaux est bien sûr multifactoriel mais on ne peut pas tout mettre sur le dos de la crise sanitaire et du premier confinement : la tendance s'est amorcée, je l'ai dit, dès le début du mandat d'Emmanuel Macron.

Alors que faire ? Que faites-vous ? On a l'impression d'une certaine impuissance, d'une action, du moins, qui n'est pas à la hauteur. Les mesures prises au début du quinquennat ont affaibli les finances des bailleurs sociaux, qui n'arrivent plus à construire. Le plan de relance ne prévoit pas grand-chose. Dans les villes carencées, qu'il s'agisse de Neuilly-sur-Seine – ville symbolique – ou d'autres communes des banlieues chics, les préfets n'utilisent pas les outils à leur disposition pour forcer les maires à construire des logements vraiment sociaux.

Madame la ministre déléguée, vous l'avez dit vous-même : la crise économique va accroître le nombre de personnes à la rue, mal-logées ou menacées d'expulsion. Plus que jamais, le logement public est une nécessité pour des millions de gens. Qu'allez-vous faire pour relancer la production de logements sociaux et la porter à la hauteur de la demande ?

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