Intervention de Gabriel Serville

Séance en hémicycle du jeudi 28 janvier 2021 à 9h00
Service public d'eau potable et d'assainissement en guadeloupe — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGabriel Serville :

Nous sommes amenés à débattre de la proposition de loi de notre collègue Justine Benin relative à la gouvernance du service public d'eau potable et d'assainissement en Guadeloupe.

Il faut dire que les carences structurelles de ce service ont atteint un point de non-retour. En effet, comment peut-on accepter, en 2021, que des milliers de citoyens de la sixième puissance mondiale n'aient pas accès à l'eau potable de façon quotidienne ? Comment admettre que sur le territoire de la République, pour des compatriotes qui ne vivent pourtant pas sur un rocher perdu dans l'immensité de l'océan Atlantique mais au coeur d'agglomérations fortement densifiées, l'eau qui coule à chaque fois qu'ils ouvrent le robinet soit impropre à la consommation, les obligeant à se tourner vers l'eau en bouteilles pour survivre alors qu'ils payent l'eau la plus chère du pays ? Cela dépasse véritablement l'entendement.

C'est pourtant bel et bien la réalité que vivent nos compatriotes guadeloupéens, qui se voient imposer des rotations d'eau et payent les conséquences de décennies d'abandon dont la résultante est un réseau de distribution vétuste, mal entretenu, et un système d'assainissement totalement défaillant.

La situation est d'une telle gravité que l'eau est désormais la première préoccupation des Guadeloupéens, devant le chômage, la santé, la pollution au chlordécone et la sécurité. Chers collègues, vous avez bien entendu : en 2021, la première préoccupation des 400 000 Français de Guadeloupe, c'est de savoir quand ils vont enfin pouvoir accéder à de l'eau sans coupures, et surtout de qualité normale.

J'ai honte, j'ai vraiment honte pour notre pays. J'ai honte que l'on ait pu laisser la situation se dégrader à ce point, à telle enseigne que la représentation nationale doit aujourd'hui prendre le relais pour débattre d'une question qui aurait normalement dû être réglée localement. Si seulement l'État acceptait d'assumer sa part de responsabilité…

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