Intervention de Sébastien Huyghe

Séance en hémicycle du lundi 8 février 2021 à 21h00
Respect des principes de la république — Article 13

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Huyghe :

Je reviens sur les propos de notre éminent collègue de Courson : vous parlez de notaire, mais il n'est pas obligatoire de recourir à un notaire pour toutes les successions. Par conséquent, si aucun héritier ne sollicite de notaire français, on ne pourra absolument pas agir.

De plus, l'alinéa 3 mentionne un ressortissant de l'Union européenne. Or, celui-ci peut être belge, polonais ou chypriote, et lui non plus n'a pas forcément de raison de solliciter un notaire français pour un bien situé en France, d'autant que ce ne sera pas forcément un bien immobilier. S'il s'agit d'un portefeuille de valeurs mobilières, il n'est nul besoin de recourir à l'intervention d'un notaire, pas plus que s'il s'agit d'actions directement détenues dans une entreprise française.

La résolution de problèmes qui posent la question de l'égalité entre les femmes et les hommes est un objectif que nous pouvons tout à fait partager. Par ailleurs, je souhaite qu'on ne prive personne d'une partie de son héritage en raison de son sexe. Mais la question est beaucoup plus large et touche bien plus de cas que ceux que vous évoquez. Pour éviter que, dans un héritage, une fille ne soit lésée au bénéfice d'un fils, vous prenez une disposition qui déstabilisera totalement le droit des successions internationales, en sortant complètement du cadre de fonctionnement habituel des successions. Le droit successoral est une matière complexe, qui suppose, pour mettre un terme à des situations qui ne sauraient perdurer, qu'on utilise des modalités adéquates : celle que vous proposez ne l'est pas et elle posera plus de problèmes qu'elle n'apportera de solutions.

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