Intervention de François de Rugy

Séance en hémicycle du vendredi 12 février 2021 à 21h00
Respect des principes de la république — Article 28

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois de Rugy, président de la commission spéciale :

Il a fallu un contrôle pour que l'on fasse observer que ce n'était pas légal. Il y a bien eu, en 2014 et 2015, des tentatives pour régler cette question par la loi, mais elles n'ont pas abouti.

Par ailleurs, je pense que mes collègues le savent – même si certains d'entre eux ont pu semer le doute chez celles et ceux qui nous regardent ou qui liront le compte rendu – mais j'insiste sur le fait que nous ne parlons pas ici d'argent public. Les ressources dont il est question, ce n'est l'argent ni de l'État ni des collectivités locales. C'est de l'argent privé qui appartient aux cultes.

C'est un autre débat, mais peut-être certains collègues ne souhaitent-ils pas que les cultes disposent de nouveaux moyens ? On peut vouloir limiter à toute force les ressources des cultes, mais ce n'est pas ce que prévoit la loi de 1905. Celle-ci dispose simplement qu'ils ne peuvent faire l'objet de financements publics.

Enfin, l'évolution des pratiques religieuses des Français n'est tout de même pas une découverte. Espérer que les seuls dons annuels ou récurrents – le denier du culte chez les catholiques par exemple – suffisent à financer les cultes, y compris la construction de bâtiments et d'édifices religieux, ce n'est pas regarder la réalité en face ! C'est pourquoi permettre qu'on tire profit de la possibilité de financement privé me paraît de bon sens.

Cette mesure de portée générale permettra à certains cultes comme l'islam ou le protestantisme de financer des édifices qui leur font actuellement défaut. S'agissant de l'Église catholique, ses représentants nous ont dit en audition qu'elle n'était pas demandeuse de ce dispositif, mais qu'elle s'en saisira s'il est adopté. La mesure est donc, je le répète, de portée générale, mais elle permettra de résoudre des problèmes spécifiques d'un culte ou d'une région, étant donné que la situation n'est pas la même d'un territoire français à l'autre.

Je vous invite donc évidemment à ne pas voter ces amendements visant à supprimer la possibilité pour les cultes d'administrer des biens immobilier.

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