Intervention de Adrien Quatennens

Séance en hémicycle du mardi 16 février 2021 à 15h00
Questions au gouvernement — Union européenne

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAdrien Quatennens :

Monsieur le président, vous avez souhaité que chaque groupe consacre l'une de ses questions à l'Europe. Si l'on peut s'étonner d'un tel procédé, il nous donne l'occasion de mettre fin à l'éternel concert de louanges sans nuance à propos de l'Union européenne. Le mois dernier, on apprenait même que les journalistes du service public sont incités par des primes à parler d'Europe. C'est qu'il faut s'en donner du mal pour faire entrer dans toutes les têtes cette idée d'Europe qui protège, dont cette majorité a fait un slogan, à l'heure où tout le monde constate ses échecs, y compris s'agissant des vaccins.

Ma question s'adresse donc à M. le Premier ministre. Il y a quelques années encore, on se demandait quel serait le prochain pays à rejoindre l'Union européenne ; désormais, on peut se demander quel sera le prochain à la quitter. Car il faut appeler un chat un chat : l'Union européenne que nous avons sous les yeux n'a rien à voir avec l'idéal de coopération entre les peuples imaginé par ses fondateurs. L'Union européenne n'est rien d'autre qu'un marché où règne une compétition sauvage en vertu de ses traités qui interdisent l'harmonisation sociale et fiscale et qui s'appliquent en dépit du refus clair exprimé par les Français lors du référendum de 2005. C'est ainsi que vous allez déconstruire un fleuron français comme EDF, uniquement pour satisfaire les exigences idéologiques de la Commission européenne. Pire, c'est au sein même de l'Union européenne que s'organise ce séparatisme dont vous ne voulez surtout pas que l'on parle : le séparatisme des riches. Pendant que 10 millions de Français sont frappés par la pauvreté, les révélations de l'OpenLux indiquent que 15 000 Français possèdent une société offshore au Luxembourg, paradis fiscal au coeur de l'Europe. Cela concerne trente-sept des cinquante familles les plus riches du pays. Ainsi, 100 milliards d'euros, soit deux fois le service annuel de cette dette que vous voulez que les Français remboursent à la sueur de leur front, échappent à l'impôt. Qu'attendez-vous pour récupérer cet argent, par exemple en instaurant un système d'impôt universel ?

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