Intervention de Claude de Ganay

Séance en hémicycle du mardi 16 février 2021 à 15h00
Questions au gouvernement — Présence militaire au sahel

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClaude de Ganay :

soient les seuls en Europe à payer le prix du sang ? Cette faiblesse européenne accroît notre dépendance aux Américains, dont la nouvelle administration s'est montrée très évasive sur l'avenir de leur contribution.

Vous annonciez déjà en 2017 que « Le G5 Sahel est une initiative qui monte en puissance », propos que vous avez maintenus la semaine dernière devant le Sénat. Certains souhaiteraient un recours plus important à l'aide publique au développement. Pourtant, la Banque mondiale a rappelé que l'efficacité des aides dépend de la qualité des institutions des pays qui les reçoivent. Pour l'heure, il n'y a pas d'État au Mali. Il est donc prématuré d'envisager cette option tant que la situation politique et sécuritaire de la région n'est pas stabilisée. Les Français n'adhèrent plus à cette communication bien cadrée. Une majorité d'entre eux est désormais contre l'opération Barkhane, pourtant essentielle. Je partage les propos de votre propre majorité qui, dans une récente tribune, regrette que notre action au Sahel relève davantage d'une logique de projet que d'une vision stratégique de long terme.

Madame la ministre, nos grands alliés européens sont-ils prêts à envoyer en première ligne des soldats pour appuyer nos forces et participer à la sécurité européenne ? Êtes-vous confiante quant à la capacité des forces du G5 Sahel à assurer leur propre sécurité, non pas dans dix ans, mais à court terme ? Au Sahel, notre armée remporte les batailles, mais si nous ne partageons pas le fardeau sécuritaire, nous perdrons la guerre.

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