Intervention de Valérie Thomas

Séance en hémicycle du mercredi 17 février 2021 à 21h15
Lutte contre les inégalités mondiales — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Thomas :

Je tiens à saluer également la qualité de l'étroite collaboration que nous avons eue avec le ministre des affaires étrangères et ses services, et je les remercie d'avoir rendu possible l'écriture d'un texte ambitieux.

Plus de vingt-trois heures de débats en commission et plus de 700 amendements déposés, dont 159 adoptés, montrent une réelle volonté de coconstruction, au-delà des appartenances partisanes et des désaccords légitimes des uns et des autres. De réelles avancées ont émergé en commission, notamment sur la question des droits de l'enfant et sur celle de l'égalité entre les femmes et les hommes, ainsi que sur la place renforcée de tous les acteurs du développement ; d'autres sont à venir avec les amendements que nous aurons à examiner, traductions de la forte attente que suscite ce texte sur tous les bancs.

Mes chers collègues, c'est dans le contexte d'une crise sanitaire inédite aux répercussions mondiales et aux conséquences multiples, dont l'explosion des inégalités qui plonge plus de 150 millions de personnes, pour la première fois depuis un quart de siècle, dans l'extrême pauvreté, que la France prend ses responsabilités et fait le choix, sous l'impulsion du Président de la République et autour du Gouvernement, d'accroître de manière significative ses moyens en matière de solidarité internationale. Il s'agit de rester fidèle à nos valeurs et à nos principes, tout en replaçant la France au centre de l'échiquier mondial, au centre de la solidarité. Notre politique d'aide publique au développement est en effet l'un des piliers de notre action extérieure avec la diplomatie et la défense.

À ce titre, le présent projet de loi dote véritablement notre pays d'une réelle vision stratégique en définissant un cadre précis pour la doctrine française qui inscrit notre APD dans une trajectoire budgétaire ascendante et historique afin de répondre à des priorités sectorielles et géographiques – ce qui permet au passage de corriger le décalage parfois constaté entre les priorités affichées et les financements octroyés.

Permettez moi, chers collègues, de rappeler plusieurs axes majeurs du projet de loi.

Le premier, c'est l'augmentation inédite de l'aide publique au développement : le texte prévoit en effet de porter celle-ci à 0,55 % du RNB en 2022, et nous sommes nombreux sur nos bancs à avoir l'ambition d'atteindre le cap des 0,7 % d'ici à 2025.

Le deuxième, c'est la concentration de cette aide vers dix-neuf pays parmi les plus vulnérables, et ce dans les secteurs prioritaires considérés comme des biens publics mondiaux, en particulier la santé, la biodiversité et le climat, l'égalité entre les femmes et les hommes, l'éducation, la sécurité alimentaire et la malnutrition, la protection de la planète et la promotion des droits humains.

Le troisième, c'est la volonté de répondre à l'impératif de contrôle, à l'exigence de transparence et à la nécessité de redevabilité auprès de nos concitoyens via un contrôle parlementaire renforcé, mais aussi via la création d'une commission indépendante d'évaluation, dont le rôle a été consolidé par plusieurs amendements en commission.

Le quatrième axe, c'est l'introduction de mécanismes innovants comme le conseil local du développement qui renforce notre approche inclusive au plus près du terrain, autour des ambassadeurs, en intégrant les partenaires locaux, les sociétés civiles, les ONG et les différents autres acteurs du développement.

Enfin, il y a l'axe d'une doctrine partenariale nouvelle qui entend désormais faire avec et non simplement pour, à travers l'inclusion notamment des sociétés civiles, des diasporas et des collectivités territoriales.

Mes chers collègues, la pandémie de la covid-19 a mis en lumière la nécessité absolue d'une action collective coordonnée. Dans un paysage multilatéral de plus en plus concurrentiel et disputé, ce texte est réellement porteur d'une vision renouvelée de l'aide publique au développement.

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