Intervention de Fabien Di Filippo

Séance en hémicycle du jeudi 18 février 2021 à 15h00
Protection des mineurs victimes de violences sexuelles — Article 6

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFabien Di Filippo :

Il faut effectivement reprendre nos travaux et nos débats, malgré ces circonstances pesantes.

Cet amendement s'inscrit dans la droite ligne du débat sur la prescription que nous avions entamé tout à l'heure. S'agissant de la castration chimique et du suivi psychiatrique, nos désaccords sont forts, monsieur le garde des sceaux, et ils perdureront. Sans doute s'étendront-ils aussi au sujet de la prescription.

Cependant, je tiens à dire que les arguments que vous avez énoncés ce matin à la tribune m'ont touché, car ils sont justes. Je tenais à vous faire part des miens.

Tout d'abord, un prédateur sexuel est et sera toujours un récidiviste. Il cherchera toujours à s'en prendre à nouveau à des enfants, car c'est dans la nature même de la prédation. C'est pourquoi je suis si favorable à la castration chimique. C'est également pour cette raison que je souhaite non pas l'imprescriptibilité, mais l'allongement de trente à cinquante ans du délai de prescription. En effet, les violences sexuelles sont parfois subies très tôt dans la vie.

Ensuite, je pense que l'auteur des faits, le prédateur, doit vivre jusqu'à sa mort avec, au-dessus de la tête, l'épée de Damoclès d'éventuelles poursuites. Il n'y a pas de raison que seule la victime vive toute sa vie avec l'abomination qu'elle a subie. L'auteur des faits ne doit pas pouvoir se dire au bout de trente ans que quoi qu'il arrive, il ne risque plus rien. C'est le sens de cet amendement.

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