Intervention de Adrien Quatennens

Séance en hémicycle du jeudi 23 novembre 2017 à 15h00
Renforcement du dialogue social — Après l'article 6

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAdrien Quatennens :

Je tiens à prendre la parole sur cet amendement, car la question qu'il pose me semble essentielle à ce débat, dans la mesure où le principal problème auquel on veut tous s'attaquer est le chômage. C'est bien là-dessus que vous vous penchez depuis le début de la législature. Or il apparaît clairement – et cela a toujours été le cas historiquement – que la baisse du temps de travail est un horizon que nous pouvons atteindre. Sachez qu'aujourd'hui, compte tenu des bonds technologiques, un salarié produit en moyenne quatre à quatre fois et demie plus qu'en 1980. On peut raisonnablement se demander si nous avons quatre ou cinq fois plus de besoins à satisfaire, et donc si nous devons produire quatre ou cinq fois plus qu'à l'époque.

Si le problème est celui de l'emploi, alors la diminution du temps de travail est un horizon nécessaire. En revanche, si le problème est de faire la course à la compétition – une course au moins-disant social – , alors vous allez dans le bon sens, mais c'est une course perdue d'avance. Comme je l'ai souligné il y a quelques jours, même la Roumanie est en train de baisser drastiquement ses cotisations patronales, prétendument pour gagner en compétitivité. Allez-y, nous vous regardons : faites faire à la France la course contre la Roumanie !

La question du chômage en France est vraiment à prendre sous l'angle de la création des emplois. La situation de l'emploi en France est celle d'une pénurie, et ce ne sont pas quelques petites mesurettes marginales sur l'organisation du travail qui vont permettre de relancer la machine.

À ceux qui disent que nous sommes excessifs et utopiques, je rappelle que nous bénéficions tous de congés payés. Avant 1936, si un salarié disait à son collègue : « Écoute, dans un horizon assez proche, notre patron va nous payer pour que nous allions nous dorer la pilule à la plage », il était taxé d'utopiste ; or ce combat a été mené. La diminution du temps de travail, dans la semaine et dans la vie – avec la question de la retraite à soixante ans – , est un horizon souhaitable.

Selon un calcul récent, les emplois sauvegardés ou créés par le CICE coûtent huit fois plus cher que ceux qui avaient été créés par le passage aux 35 heures. Vous pouvez me faire signe de m'arrêter, mais ma démonstration est claire : vos solutions ne relancent pas l'emploi, elles augmentent la flexibilité ; les nôtres, oui, sont créatrices d'emplois.

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