Intervention de Saïd Ahamada

Séance en hémicycle du mardi 2 mars 2021 à 15h00
Territorialisation du plan de relance

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSaïd Ahamada :

Voilà près d'un an que notre pays est confronté à une crise épidémique mondiale et à une crise économique et sociale d'une ampleur sans précédent ; un an que les Françaises et les Français font preuve de résilience et respectent très majoritairement les consignes sanitaires ; un an que nos entreprises tiennent bon, grâce aux mesures d'urgence prévues par le Gouvernement et la majorité parlementaire : chômage partiel, prêts garantis par l'État, reports de charges, autant de dispositifs vitaux pour l'économie que nous avons déployés quoi qu'il en coûte. Mais un an aussi que de plus en plus de familles font face à la précarité sociale, se voyant parfois contraintes de recourir à l'aide alimentaire pour manger à leur faim. Je l'ai constaté à Marseille, où la pauvreté ne cesse de progresser.

Face à une crise qui dure, le Gouvernement a lancé un plan inédit pour répondre aux urgences et préparer l'avenir, plan que nous avons soutenu et voté et dont nous pouvons être fiers : France relance, ce sont 100 milliards d'euros mis sur la table sur deux ans pour transformer notre pays à l'horizon 2030.

Cette relance, nous la voulons écologique, sociale et inclusive.

Une relance écologique massive, avec 30 milliards d'euros, qui permettra d'accélérer la conversion de notre économie, de protéger l'environnement, de lutter contre les pollutions, de développer les énergies renouvelables, de verdir les grands ports maritimes ou encore de créer des emplois durables et non délocalisables.

Une relance sociale et inclusive, avec 3,3 milliards d'euros fléchés vers les quartiers prioritaires de la ville, mais aussi le plan « 1 jeune 1 solution » doté de 6,7 milliards d'euros – qui inclut des aides à l'embauche ou à l'apprentissage, ainsi que le dispositif « emploi franc + » pour les jeunes des quartiers prioritaires – , ou encore un soutien réaffirmé aux acteurs du système de soins, grâce aux revalorisations salariales prévues dans le cadre du Ségur de la santé.

Messieurs les ministres, mes chers collègues, la question qui se pose est désormais celle de la méthode. L'enjeu est de donner toute son efficacité au plan de relance. Notre défi collectif est donc éminemment politique : il s'agit de faire en sorte que le plan massif de l'État se traduise concrètement par le financement de projets locaux, y compris et surtout dans les territoires fragiles.

Pour réussir la territorialisation du plan France relance, l'État a pris la décision de travailler main dans la main avec les acteurs locaux, notamment les régions. Je suis convaincu que cette coopération, voulue par le Premier ministre, est la bonne méthode pour identifier sur le terrain les projets concrets à même d'améliorer la vie des Françaises et des Français. Et parce que la relance ne peut être décrétée depuis Paris, l'État a mobilisé dans les régions des sous-préfets à la relance qui ont vocation à agir aux côtés de ces acteurs locaux.

Nous pourrions aller encore plus loin à terme, et je vous appelle à faire preuve d'ambition pour nos territoires. Personnellement, je plaide pour que cette déclinaison locale du plan de relance soit la première étape d'une véritable politique d'équité territoriale. Saisissons-nous du plan de relance pour faire avancer ce chantier de l'équité entre les territoires.

Je terminerai mon propos par quelques questions et pistes de réflexion, afin d'améliorer le déploiement de France relance dans les territoires. Tout d'abord, comment s'effectue le travail entre l'État et les régions pour décliner le plan sur le terrain ? Quel est le premier bilan de la coopération État-régions ?

Au-delà du vote des mesures du plan de relance et de leur évaluation a posteriori, les parlementaires pourraient être pleinement associés à la déclinaison locale des mesures de relance. Qu'avez-vous prévu pour nous impliquer davantage en la matière ?

Enfin, à l'image de ce qui se fait dans le cadre du plan « 1 jeune, 1 solution », avec une mobilisation très large des acteurs, ne pourrions-nous pas associer davantage la société civile pour que nos concitoyennes et nos concitoyens s'approprient le plan France relance ?

J'ai connaissance à Marseille de structures ou de réseaux d'acteurs, comme l'association Cap Au Nord Entreprendre, qui seraient volontaires pour assurer la promotion du plan de relance sur le territoire et qui pourraient sans doute être davantage associés par les services de l'État.

C'est ensemble que nous réussirons la relance dans les territoires, j'en suis convaincu. La reconstruction du pays se fera partout, grâce à la mobilisation de toutes et de tous, et nous sortirons plus forts de la crise que nous traversons.

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