Intervention de Pierre Cabaré

Séance en hémicycle du mercredi 3 mars 2021 à 15h00
Mutations du secteur aérien face aux défis économique et écologique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Cabaré :

Longtemps, nous avons opposé l'environnement à l'économie. Cela ne peut pas fonctionner ! Ces deux mots doivent être associés pour avoir le meilleur des résultats.

Nous avons le souci de voir se poursuivre le développement de l'aviation dans un contexte aujourd'hui difficile, tout en gardant l'ambition de ne pas hypothéquer l'avenir de notre planète. L'industrie aéronautique est capable de relever ce défi.

La France est le seul pays à pouvoir concevoir tous types d'avions, grâce à une industrie d'excellence, stratégique pour notre pays, employant plus de 200 000 personnes. Député de Haute-Garonne, où l'aéronautique concerne 80 000 emplois, je suis, vous le comprenez, préoccupé, mais je reste optimiste car je connais ces entreprises. N'oublions jamais – même si parfois, j'ai des doutes à ce sujet – que cette industrie contribue au rayonnement de la France. En déplacement dans des pays étrangers, quelle fierté quand on me rappelle que je viens du pays d'Airbus ! Quelle image positive de la France et de l'Europe : Safran, Thales, Dassault, de grandes entreprises. On connaît moins les sous-traitants et pourtant ils contribuent très largement à cette image.

Quel moment ! Une crise inconnue met en grande difficulté l'ensemble des compagnies aériennes et les acteurs de l'aéronautique. En ces temps si troublés, on pourrait même penser qu'il serait sage de ne pas rajouter de contraintes. Le plan gouvernemental, par sa réactivité, a permis de faire face. Le chômage partiel ou partiel longue durée a permis de sauver des emplois mais aussi la compétence. Pour les plus petits, les prêts garantis par l'État – PGE – , c'était vital. Nul doute qu'il faudra les sécuriser. Un remboursement mettrait à coup sûr ces entreprises en difficulté, malgré la reprise.

Oui, la reprise. L'État a été réactif et efficace. Les entreprises ont lutté de façon exemplaire et, ensemble, nous avons limité la casse. Résister le temps du virus, mais aussi résister bien après le virus : après la saisissante contrainte covid, la contrainte environnementale s'impose. C'est une volonté partagée. L'industrie aéronautique française est une industrie pionnière qui a toujours été à l'avant-garde technologique et qui saura le rester.

Et dès 2035 : mise en service de l'avion vert. Il faut être capable de faire des avions du futur et cela passe par une route technologique, le développement de solutions alternatives. La question est : peut-on faire des avions à hydrogène ? Il faut expérimenter. Parce que ce sont des technologies de rupture, il faut bien évidemment les adapter à l'avion.

Ne négligeons aucune piste. Les moteurs peuvent disposer de biocarburants. Les avions sont capables très rapidement de recevoir jusqu'à 50 % de carburant alternatif. Mais pour fabriquer des biofiouls, dont le surcoût est important, en quantité suffisante, il faut que la filière s'impose partout dans le monde, sinon nous aurons un sérieux problème de compétitivité car toute initiative unilatérale d'un pays peut mettre en état de risque son économie et l'emploi, …

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