Intervention de Jean-Baptiste Djebbari

Séance en hémicycle du mercredi 3 mars 2021 à 15h00
Mutations du secteur aérien face aux défis économique et écologique

Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué chargé des transports :

Je vous sais effectivement très attentif à ces sujets, notamment à la filière hydrogène et je répondrai en même temps à Mme Pinel qui me demandait combien de projets avaient d'ores et déjà été financés. Nous avons provisionné 1,6 milliard d'euros, 376 millions ont déjà été investis dans soixante-deux projets qui portent sur la filière hydrogène dans l'aviation mais aussi plus largement sur des travaux relatifs à l'optimisation des trajectoires et des matériaux, avec pour objectif un avion plus efficace sur le plan énergétique et produisant moins de traînées aérodynamiques.

Quant aux aéroports régionaux, la crise a exacerbé les difficultés qu'ils connaissaient avant qu'elle ne survienne. Présents dans de nombreux territoires, ils reposent sur un modèle économique fragile. J'ai donc proposé aux régions, il y a de cela environ un mois et demi, de les aider à trouver soit des vocations différenciées pour leurs aéroports, car ils ont conservé des vocations un peu généralistes, soit des synergies entre eux, de manière à renforcer le modèle économique tout en organisant une régulation sociale du secteur, condition à mes yeux essentielle. Ces quinze dernières années, les aéroports régionaux, situés parfois à quelques quinzaines de kilomètres les uns des autres, ont été mis en concurrence par des opérateurs ultra low-cost qui s'arrangeaient souvent d'ailleurs pour faire de l'optimisation sociale et fiscale. Dans ce moment de crise particulièrement aiguë que nous vivons, une régulation du secteur doit s'organiser au niveau européen. La France y prendra évidemment toute sa part, y compris au niveau national, afin de concourir à la mise en place d'un cercle beaucoup plus vertueux.

S'agissant de la concurrence et de la complémentarité des modes de transport, je soulignerai qu'à chaque fois qu'une ligne ferroviaire à grande vitesse a été créée en France, elle a contribué à assécher le trafic aérien entre les villes qu'elle relie. Entre Strasbourg et Paris, il n'y a quasiment plus de trafic aérien et très peu entre Bordeaux et Paris. Mais il faut maintenir le trafic en correspondance. Dans ces aéroports régionaux, notamment dans les villes que j'ai citées, le trafic en correspondance vers Roissy atteint plus de 80 %. L'objectif, ce n'est pas la concurrence entre les modes de transport mais leur complémentarité et, bien sûr, la connectivité par l'intermédiaire du hub de correspondances de Paris.

Enfin, au sujet de la sous-traitance, j'ai répondu assez largement, notamment en revenant sur les dispositifs de soutien aux PME.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.