Intervention de Jean-Yves le Drian

Séance en hémicycle du jeudi 4 mars 2021 à 9h00
Politiques de la france au sahel

Jean-Yves le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères :

Je me suis déjà exprimé à ce sujet dans mon propos initial et en répondant à de précédentes questions.

Lorsqu'une opération militaire ou de pacification est achevée, notre première préoccupation est que l'État apporte une réponse immédiate en fournissant les services de base : l'école, la santé, la lutte contre la corruption et l'impunité. Cela peut se faire aussi par des éléments mobiles, à savoir des caravanes ; on tente ainsi d'assurer immédiatement la présence de l'État. C'est la raison pour laquelle nous mandatons auprès de Barkhane, en bonne articulation avec la ministre des armées, des représentants humanitaires, qui permettent de réagir immédiatement – je complète ainsi ma réponse à Mme Dumont.

Cette action est très importante ; si elle fait défaut, s'il y a un désintérêt des États concernés ou un renoncement au développement, nous verrons de nouveau, dans cinq ans, des jeunes qui partiront combattre avec les groupes terroristes, parce que ceux-ci les paient.

Il importe également de lutter contre les trafics, question à laquelle vous vous intéressez mais que nous avons relativement peu évoquée jusqu'ici. M. Mélenchon s'est interrogé tout à l'heure sur les moyens de financement des groupes terroristes. Une grande partie de ceux-ci proviennent du trafic de drogue – qui part de Guinée-Bissau et pénètre en Europe en passant par la Libye, où il bénéficie de relais et, parfois, de la complicité de puissances étrangères – du trafic d'armes, du trafic d'êtres humains et du trafic de migrants potentiels ; tout cela paie ! Pour aboutir à une situation pacifiée, il faut lutter contre tous ces trafics. C'est précisément l'un des résultats du sommet de N'Djamena : le G5 Sahel s'y est fixé l'objectif de combattre la criminalité transnationale, grand facteur d'instabilité.

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