Intervention de Alexis Corbière

Séance en hémicycle du jeudi 4 mars 2021 à 9h00
Rôle des banques et des assurances dans la crise de la covid-19

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Corbière :

La crise sanitaire bat son plein. Pourtant, 8 millions de nos concitoyens continuent d'être ponctionnés par des frais bancaires au moindre découvert – or dans le contexte actuel, les découverts sont de plus en plus fréquents. Pour les banques, bien souvent, tout est prétexte à facturation : les rejets de chèques – facturés jusqu'à 42 euros – , les frais de courrier – jusqu'à 15 euros – , les commissions d'intervention – 8 euros – , et j'en passe. Cette mécanique appauvrissante persiste malgré vos déclarations, monsieur le ministre. En mai 2020, vous avez refusé notre proposition d'annuler ces frais bancaires pendant la crise sanitaire. Un mois plus tard, vous avez refusé une proposition de loi que je présentais, avec le soutien de six groupes parlementaires, visant à plafonner l'ensemble des frais.

Je tiens à le réaffirmer : rien ne justifie, particulièrement dans la période actuelle, ces frais qui ne sont autres qu'un impôt privé. Le 4 février, l'émission Cash Investigation a consacré un reportage, preuves à l'appui, à ce phénomène inacceptable. À cette occasion, vous avez rappelé vos priorités en ces termes : « Ma responsabilité de ministre des finances, c'est de faire attention à ce que nos banques restent rentables. » C'est un peu court ! En tant que ministre de la République, votre responsabilité est aussi de mettre la banque au service du client, et non l'inverse.

Chaque fois que le sujet est évoqué, vos arguments sont les mêmes : vous vous félicitez de l'offre clients fragiles, oubliant que sa progression n'annule pas les difficultés. Vous estimez que c'est un bon début, quand l'urgence plonge des millions de nos concitoyens dans la précarité. Certaines banques considèrent qu'à partir de 1 900 euros de revenus, l'offre clients fragiles est nulle et non avenue. Qu'en pensez-vous ? Répondre, comme à votre habitude, en évoquant les 360 000 emplois de ce secteur, est un chantage qui masque une faute d'analyse. Au deuxième trimestre 2020, BNP Paribas a par exemple engrangé 2 milliards d'euros de bénéfices ; pourtant, le groupe maintient les 500 suppressions d'emplois prévues en 2022. Les frais bancaires rapportent 6,5 millions d'euros : ne pensez-vous pas qu'il est temps de les plafonner ?

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