Intervention de Olivier Véran

Séance en hémicycle du jeudi 4 mars 2021 à 15h00
Explosion de la pauvreté à la faveur de la pandémie de covid-19

Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé :

C'est vrai, le Gouvernement est évidemment pleinement mobilisé sur le dossier de l'aide alimentaire aux plus démunis. Vous avez cité la hausse de 144 millions d'euros, mais on pourrait aussi évoquer les 100 millions de l'appel à projet pour soutenir les associations, l'augmentation de 48 % des crédits européens sur la période 2021-2027 – hausse considérable – , les deux repas quotidiens à 1 euro dont bénéficient les étudiants, toutes les aides exceptionnelles de solidarité versées en mai, juin et octobre derniers pour aider les familles en détresse confrontées à des baisses de revenus, ou encore les aides alimentaires spécifiques aux territoires ultramarins.

Parmi les réformes jugées prioritaires par le Gouvernement, il en est deux qui conjuguent alimentation et lutte contre la précarité. Ce sont des mesures auxquelles je crois fondamentalement et que je défendrai avec force dans les semaines et mois à venir, au coeur des territoires, pour mobiliser les élus locaux qui ne le seraient pas encore : je veux parler de l'instauration des petits-déjeuners gratuits dans les écoles, et de la cantine à moins de 1 euro, notamment dans les communes rurales. Ces dispositifs sont budgétés, financés, ils fonctionnent parfaitement, ils ont une réelle portée sociale puisqu'ils permettent d'aider des enfants à se nourrir correctement, mais ils ne décollent pas encore suffisamment. Avec Jean-Michel Blanquer, Adrien Taquet et Nathalie Élimas, nous avons identifié différents leviers à actionner : nous augmentons notamment la participation de l'État, aussi bien pour les petits-déjeuners que pour les cantines. Nous sensibilisons les préfets, les recteurs et les commissaires régionaux à la lutte contre la pauvreté. Bientôt, nous prendrons notre bâton de pèlerin et nous irons voir les élus, territoire par territoire, pour les inciter très fortement à appliquer ces dispositifs.

Un enfant qui arrive le ventre vide à l'école est un enfant qui apprendra moins bien. L'expérience écossaise a montré qu'en primaire, un enfant qui prenait un petit-déjeuner à l'école gagnait l'équivalent d'un mois d'apprentissage de la lecture et de deux mois d'apprentissage des mathématiques. Parfois des mesures qui peuvent sembler évidentes ne sont pas si simples qu'on le croit à mettre en place dans les territoires ; c'est pourquoi nous avons aussi besoin de la représentation nationale. Chers députés, allez voir, dans vos circonscriptions, vos commissaires régionaux à la lutte contre la pauvreté, vos recteurs, vos DASEN, les directeurs académiques des services de l'éducation nationale, vos préfets et les élus locaux. Nous finançons ces mesures ; il faut donc qu'elles se voient.

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