Intervention de Frédérique Vidal

Séance en hémicycle du jeudi 4 mars 2021 à 15h00
Effets de la crise de la covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Frédérique Vidal, ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation :

Vous avez raison de le dire, la précarité étudiante n'a pas démarré avec la crise de la covid-19 et ce phénomène existait malheureusement déjà auparavant. Il est cependant vrai que la crise l'a exacerbé, notamment du fait de la disparition des petits jobs étudiants qui ont été largement affectés ; en revanche, toutes les actions menées par le Gouvernement pour préserver les emplois ont aussi bénéficié aux étudiants, dès lors qu'ils disposaient d'un contrat de travail. Pour répondre à ce problème, nous avons nous-mêmes créé de nouveaux emplois dans les établissements universitaires et dans les CROUS.

Plus généralement, pour répondre aux besoins urgents exprimés par certains étudiants, plusieurs mesures ont été prises : d'abord, la possibilité pour eux de faire revoir instantanément leurs droits aux bourses sur critères sociaux, qui permettent à nombre d'entre eux de mener à bien leurs études ; puis les aides spécifiques mises à la disposition des CROUS, qui ont été doublées et s'adressent à tout étudiant, qu'il soit boursier ou pas, français ou étranger – chacun a la possibilité d'obtenir immédiatement une aide de 500 euros sur décision du directeur du CROUS, puis de déposer un dossier lui permettant de recevoir jusqu'à 5 000 euros au cours de l'année universitaire. Il s'agissait ainsi de répondre à la précarité née de la crise de la covid-19 et aux besoins exprimés par les étudiants de la façon la plus rapide, la plus immédiate et la plus pragmatique possible.

Cela ne nous empêche pas, bien entendu, de réfléchir à une refonte des aides sociales destinées aux étudiants. La question essentielle dont il faudra que nous débattions est la suivante : souhaitons-nous disposer, en France, d'une aide sociale qui permette l'autonomie de chaque jeune, ou préférons-nous en rester à un modèle social reposant davantage sur les ressources de chaque famille ? En ce moment, les familles aident les jeunes autant que possible. Si elles peuvent le faire, c'est, là encore, parce que le Gouvernement a pris des mesures pour soutenir le pouvoir d'achat d'un maximum de Français. C'est difficile, certes, mais nous tenons ensemble et nous faisons tout pour que les jeunes aient recours aux aides que nous créons, car le non-recours constitue aussi une difficulté importante, que vous avez d'ailleurs mentionnée.

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