Intervention de Sandra Boëlle

Séance en hémicycle du jeudi 4 mars 2021 à 15h00
Effets de la crise de la covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandra Boëlle :

J'appelle l'attention du Gouvernement sur les difficultés que rencontrent les étudiants dans leurs recherches de stages obligatoires pour valider leur diplôme. En raison de la crise économique, du manque de perspectives et des nouveaux dispositifs d'organisation du travail, de nombreuses entreprises freinent leur recrutement de stagiaires. Ceux-ci subissent ainsi, hélas, les conséquences directes de la crise : des offres de stage au compte-gouttes, et une gratification très basse.

Le ministère de l'enseignement supérieur a autorisé un report des périodes de stage qui peut aller jusqu'à six mois : les dates de soutenance et de remise des diplômes s'en trouvent décalées d'autant, ce qui risque d'ailleurs de pénaliser les étudiants qui souhaitent poursuivre leurs études. Votre plan « 1 jeune 1 solution » ne comprend aucun dispositif incitatif pour les stages, aucune prime ou aide exceptionnelle en ce domaine. Quant au développement des plateformes de mise en relation, ce plus ne saurait constituer la seule réponse du Gouvernement, qui doit apporter une solution efficace et pérenne pour favoriser l'offre de stages et l'insertion des jeunes dans la vie active.

Si, au-delà de deux mois de stage, les entreprises ont l'obligation de verser une gratification, le montant minimum de 546 euros bruts reste trop peu élevé et permet d'autant moins aux étudiants de vivre décemment qu'avec la crise, ils ont perdu leur petit job d'appoint. Ils connaissent alors la précarité, voire la pauvreté.

Si le Gouvernement a mis en place un plan de relance de l'apprentissage qui vise à inciter les entreprises à continuer de former des jeunes alors qu'elles traversent une période difficile, rien n'a été prévu pour les stagiaires. Pour les inciter à proposer des offres de stage, il faut soumettre aux entreprises une solution fiscale significative, à l'instar de ce qui a été fait pour les contrats d'apprentissage. En effet, l'aide couvrant 80 % à 100 % du salaire d'un apprenti, selon son âge, le reste à charge pour l'entreprise est faible. Pourquoi ne pas proposer une telle aide pour les stages, ce qui permettrait, à la fois, de relancer le nombre de stages proposés et d'augmenter de manière significative la gratification des stagiaires ?

Quelles incitations, notamment fiscales, entendez-vous prévoir pour accompagner les entreprises dans leur recrutement de stagiaires ? Comment augmenter la gratification minimale ?

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