Intervention de Isabelle Valentin

Séance en hémicycle du lundi 22 mars 2021 à 16h00
Impact de la crise sur la jeunesse

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIsabelle Valentin, LR :

Nous entendons, depuis un an, parler du mal-être de notre jeunesse sur bien des sujets. Oui, avoir entre 16 et 25 ans en pleine crise sanitaire et en pleine crise économique, c'est difficile. Oui, les problèmes sont multiples.

Je voulais vous alerter, madame la secrétaire d'État, au sujet des jeunes qui ont choisi des formations professionnelles en apprentissage, plus particulièrement dans les filières de l'hôtellerie-restauration et du tourisme, très fortement touchées par les fermetures administratives. Depuis un an, ces jeunes, pour lesquels la pratique professionnelle fait partie intégrante de la formation et du diplôme, ne peuvent se rendre sur leur lieu de travail ou de stage. Pour ces jeunes de tous niveaux, l'avenir est incertain. Leur diplôme dévalorisé sera peu reconnu par la profession, puisqu'ils l'auront obtenu après une pratique en entreprise quasiment inexistante alors qu'il s'agit de l'essence même de leur métier. Quelles mesures avez-vous envisagées pour qu'ils puissent, à un moment donné, rattraper la période qu'ils auraient dû passer dans des établissements aujourd'hui fermés afin d'acquérir les savoir-faire nécessaires à leur métier et à leur connaissance du monde de l'entreprise ?

Je suis aussi très inquiète pour l'avenir de nos jeunes en général. Leur situation sur le marché du travail est alarmante, le taux de chômage des 16-25 ans est deux fois plus élevé que celui de la population générale. Alors que trouver un emploi à la sortie de l'université est aujourd'hui un véritable parcours du combattant, n'oublions pas que presque 500 000 jeunes souhaiteraient signer un contrat d'apprentissage. Le plan de relance comporte certes un volet jeunes, apprécié des entreprises, mais au-delà des aides financières allouées, certaines sont aujourd'hui dans l'incapacité d'embaucher. Pour nombre d'entre elles, la priorité est bien le maintien de leurs salariés dans l'emploi, et non le recours à des apprentis. Tout cela suscite des craintes concernant la pérennité de certains de nos CFA – centres de formation des apprentis – , plus particulièrement les petits CFA en zone rurale.

Quelles réponses le Gouvernement apportera-t-il à la filière essentielle de l'hôtellerie-restauration et à celle du tourisme, qui connaissent une année particulièrement difficile et pour lesquelles l'apprentissage est au coeur même de la formation ?

Des secteurs entiers de notre économie sont touchés ; ils le seront durablement et nous devons les accompagner. Les universités ont souffert et nos étudiants aussi. Le bac en 2020 aura peu de valeur, avec un taux de réussite avoisinant les 95 %. La première année d'études supérieures est compliquée. Le lien social est difficile à établir alors que les étudiants arrivent dans de grandes écoles, dans de grandes universités, et sont seuls dans leur chambre universitaire. Pourquoi avoir fermé les restaurants universitaires ? Pourquoi avoir fermé les bibliothèques ? Pourquoi avoir fermé les salles de travail ?

Aujourd'hui, certains étudiants viennent gonfler les files d'attente des Restos du coeur, car beaucoup n'ont plus le job étudiant – ou il a été réduit à presque rien – qui constituait parfois l'essentiel de leurs revenus.

Je crois en notre jeunesse. Les jeunes ont besoin d'être encouragés, ils ont besoin d'être soutenus. La jeunesse, c'est notre avenir, c'est l'avenir de notre pays. Donnons-leur toutes leurs chances pour se construire et s'épanouir, sachons les écouter et surtout, sachons les entendre !

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