Intervention de Sylvain Waserman

Séance en hémicycle du lundi 22 mars 2021 à 16h00
Impact de la crise sur la jeunesse

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSylvain Waserman, Dem :

Au nom de tous mes collègues du groupe Mouvement démocrate (MODEM) et démocrates apparentés, je veux avant tout adresser à la jeunesse de France un message d'empathie, parce que cette année a été très difficile, allant parfois jusqu'à des souffrances vives. Je leur transmets aussi un message de respect, parce que la très grande majorité des jeunes se comportent de façon civique et responsable, mais également un message d'admiration, parce que beaucoup s'engagent pour les plus vulnérables dans des maraudes, pour soutenir leurs collègues ou pour faire les courses de l'ancien du village.

Au-delà de ces messages, je veux, madame la secrétaire d'État, vous dire la confiance que nous avons, au sein du groupe Dem, dans votre action. Je ne parle pas uniquement des nombreux dispositifs mis en place : « 1 jeune, 1 solution », les 100 000 places supplémentaires en service civique, les repas à 1 euro, les chèques psy, la garantie jeunes élargie, les actions concertées avec le monde de l'enseignement supérieur, l'apprentissage – qui ne s'est jamais aussi bien porté, que ce soit en volume ou eu égard à sa popularité chez les jeunes. Notre confiance concerne aussi votre action, votre action de terrain, car nous connaissons votre engagement, et nous savons l'énergie que vous déployez à l'écoute d'une jeunesse qui en a besoin.

Dans les quelques minutes qui me sont accordées, et pour parler de solutions, j'aimerais que nous nous interrogions, chers collègues, sur ce que nous, députés, pouvons faire concrètement, au-delà de notre rôle classique consistant à voter la loi et à contrôler l'action du Gouvernement. J'aimerais vous suggérer deux pistes.

La première concerne le service civique. Vous avez entendu les annonces relatives à l'ouverture de 100 000 places supplémentaires pour le service civique. Le service civique est très transpartisan : imaginé par la société civile, lancé lors du quinquennat de M. Sarkozy, développé au cours de celui de M. Hollande, il prend son plein essor avec 100 000 postes supplémentaires durant le quinquennat actuel.

Après avoir été, pendant sept ans, bénévole dans une association pionnière en matière de service civique – la très belle association Unis-Cité – , je pense qu'il est temps que la représentation nationale considère le service civique non plus uniquement comme un dispositif pour la jeunesse, mais aussi comme un dispositif qui, par l'engagement des jeunes, nous permet d'aborder des problématiques de société. Qu'il s'agisse de la dépendance, des quartiers prioritaires de la politique de la ville ou du sport santé, il faut compter avec l'énergie de ces jeunes, la façon dont ils peuvent s'engager, déplacer des montagnes et faire des choses que vous et moi avons du mal à faire. Je crois que nous aurons réussi, en tant que représentation nationale, notre rapport au service civique le jour où nous considérerons qu'il s'agit d'un outil, d'un levier d'action pour nous aider à réaliser nos politiques publiques.

Concrètement, cela signifie que dans la discussion budgétaire, nous pourrions fixer des grands programmes nationaux de service civique, et regarder comment et avec quels objectifs ils peuvent devenir partie de la solution. Non seulement les jeunes s'engageront alors dans un parcours qui leur sera utile, mais ils seront aussi reconnus pour ce qu'ils peuvent faire pour les autres et pour la société dans laquelle ils s'investissent.

Deuxième proposition : j'aimerais que nous partagions davantage les actions que nous menons dans nos circonscriptions, sur le terrain, qu'elles soient personnelles ou à l'initiative de groupes. Je pense à une expérimentation que nous menons au sein du groupe Dem. Baptisée « les jeunes vers l'emploi », elle est fondée sur un principe assez simple, que beaucoup d'entre vous connaissent, consistant à chercher des femmes et des hommes d'entreprise qui s'engagent à accompagner deux à trois jeunes vers l'emploi – avec l'objectif de décrocher un CDI ou un CDD de plus de six mois. Il s'agit pour eux de mener des actions classiques de préparation aux entretiens de recrutement, mais aussi d'ouvrir leur réseau, de partager les codes de l'entreprise. C'est d'autant plus important lorsque les jeunes n'ont pas accès à ces codes dans leur environnement familial ou direct.

Ce programme, je l'ai testé dans ma circonscription, avec dix coachs et trente jeunes, et cela a tellement bien marché que nous avons décidé de multiplier par dix, avec 100 coachs pour 300 jeunes. Nous en avons déjà recruté cinquante et un, juste avec le premier appel.

J'en parle car quel que soit le bord politique que nous représentons, beaucoup de citoyens sont prêts à s'engager pour la jeunesse, et nous pouvons être le catalyseur qui favorise cet engagement citoyen. Nous sommes prêts à partager avec l'ensemble d'entre vous ces éléments – les kits de formation, les conventions que nous avons signées avec les missions locales et tous autres outils. En tout cas, c'est un message d'action que je voudrais passer, parce que chacun d'entre nous a une petite partie de la solution.

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