Intervention de Stéphane Peu

Séance en hémicycle du lundi 22 mars 2021 à 16h00
Dimension logistique de la stratégie vaccinale contre la covid-19

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Peu, GDR :

Je serai bref car le temps nous est compté. Je suis député de la Seine-Saint-Denis, département qui, lors de la première vague, a payé un lourd tribut et qui connaît aujourd'hui, selon les chiffres que le préfet m'a communiqués avant le débat, un taux d'incidence de 653 cas pour 100 000 habitants. La situation est paradoxale : alors que c'est l'un des départements les plus touchés par l'épidémie, le nombre de personnes vaccinées y est l'un des plus faibles. J'aimerais vous poser toute une série de questions découlant de mon expérience d'élu de ce département.

Premièrement, quel enseignement tirez-vous, à ce stade, du fonctionnement de la plateforme Doctolib ? En effet, nous constatons que les centres de vaccination accueillent majoritairement des personnes extérieures au département, alors que les vaccins – vous l'avez rappelé – sont distribués en fonction de la population cible. Sans verser dans la préférence départementale à tout prix, on constate un problème de cohérence.

Je ne comprends pas non plus, alors que la caisse primaire d'assurance maladie – CPAM – sait aller vers les patients éligibles au vaccin contre la grippe, pourquoi on ne recourt pas à la même procédure pour le covid-19. Je crains que dans un département comme le mien, où vivent des populations particulièrement fragiles qui ne sont pas forcément formées au numérique, il y ait beaucoup d'oublis.

Il en résulte un problème de transparence : nous n'arrivons pas à obtenir l'information relative au taux de personnes vaccinées dans le département, alors que nous connaissons le nombre de vaccins dont il dispose. Je ne comprends pas, alors même que chaque patient utilise sa carte vitale dans un centre de vaccination, que l'on ne puisse pas savoir.

Enfin, eu égard à ce qui se passe dans mon département, je rejoins Mme l'adjointe à la maire de Paris. Dans le commissariat de ma circonscription, 30 % des policiers sont cas contacts ou malades. Il en va de même chez les sapeurs-pompiers ou dans les écoles, où 30 % des enseignants n'occupent pas leur poste – les écoles restent ouvertes, mais les enfants n'ont pas classe. Ne faut-il pas « débrider » la vaccination en l'ouvrant aux salariés de la première et de la deuxième ligne qui sont confrontés au virus et vecteurs de sa transmission ?

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