Intervention de Bruno le Maire

Séance en hémicycle du lundi 22 mars 2021 à 21h30
La dette publique : la payer ou l'annuler

Bruno le Maire, ministre de l'économie, des finances et de la relance :

Permettez-moi de revenir sur l'un des points qui inquiètent le plus nos compatriotes. Depuis des décennies, nous leur expliquons que nous allons réussir à maîtriser les finances publiques. Au cours des trois premières années du quinquennat, je le rappelle, nous sommes sortis de la procédure de déficit excessif et nous avons stabilisé la dette ; ce sont des résultats significatifs.

Je suis cependant convaincu que nous devons aller plus loin, non pas pour la beauté du geste, mais parce que ne pas reconstituer nos réserves en période de croissance nous exposerait à des difficultés majeures en cas de nouvelle pandémie ou de crise économique, source de nouvelles dépenses supplémentaires. J'énonce là un simple principe de responsabilité : reconstituer nos réserves pour faire face à une éventuelle nouvelle crise.

Ce serait en outre conforme à un principe démocratique : nous devons être capables de choisir certaines dépenses publiques plutôt que d'autres, parce que nous croyons que ces dépenses sont essentielles. Je ne dis pas qu'il faut tailler dans les dépenses de tel ou tel secteur ; je dis que nous devons faire des choix responsables et les tenir pendant cinq ans, afin de mener les politiques publiques que nous estimons prioritaires, quitte à réduire l'argent que nous consacrons à d'autres politiques publiques, que nous estimons moins nécessaires.

C'est le coeur de la démocratie : faire le choix lucide, pour cinq ans, de politiques publiques auxquelles nous croyons et dans lesquelles nous pensons important d'investir – cela peut être l'innovation, la recherche, l'éducation ou l'hôpital ; accepter, pour les financer, de réduire les dépenses publiques dans d'autres secteurs que nous estimons moins prioritaires.

D'après mon expérience de ministre des finances depuis quatre ans, je le répète, si nous ne nous plaçons pas dans le cadre d'une loi pluriannuelle, nous n'arrivons pas à tenir nos objectifs. Chaque année, c'est la précipitation : une priorité immédiate ou un événement conjoncturel nous amène à privilégier telle dépense plutôt que telle autre. Se donner de la visibilité, de la clarté et de la perspective, grâce aux propositions que vous faites, c'est aller dans le bon sens, celui du bien commun.

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