Intervention de Pierre-Yves Bournazel

Séance en hémicycle du mardi 23 mars 2021 à 15h00
Politique du gouvernement en faveur des associations

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre-Yves Bournazel, Agir ens :

La crise sanitaire, économique, sociale et psychologique que nous traversons a, plus que jamais, mis en lumière le rôle essentiel des associations dans notre société. Depuis le début de la pandémie, elles constituent un socle essentiel de solidarité, d'émancipation, d'inclusion sociale et d'unité. La France compte environ 1,3 million d'associations, premiers lieux d'engagement : près d'un Français sur quatre pratique le bénévolat et donne de son temps au sein d'une structure associative. Chaque année, 70 000 nouvelles associations sont créées. Dans toute leur diversité, elles oeuvrent pour le sport, la culture, le patrimoine, les loisirs, le soutien scolaire, le social ou l'environnement, et renforcent le lien invisible qui tient la nation.

Le secteur associatif est aussi un moteur économique. Il représente une économie non lucrative, tournée vers l'intérêt général. En 2020, on dénombrait pas moins de 1,835 million de salariés du secteur associatif, soit 9,3 % des salariés du secteur privé.

Chaque jour, les associations mobilisent des millions de citoyens, des femmes et des hommes qui s'engagent pour le bien commun et la vitalité du lien social. Dans une société profondément marquée par de multiples fractures, il est décisif d'encourager et de développer cet esprit de solidarité. Depuis 2017, le Gouvernement oeuvre en ce sens : on ne saurait dresser un bilan objectif sans saluer la réforme fiscale qui favorise les dons au profit des associations, l'augmentation du budget alloué à la vie associative, la création du compte d'engagement citoyen, ou encore le développement du compte asso.

J'évoquerai également le service national universel, qui propose un projet de citoyenneté et d'émancipation à tous les jeunes de 15 à 17 ans qui le souhaitent : c'est une opportunité inédite de vie collective, d'inclusion sociale, de transmission des principes républicains et d'accompagnement à l'insertion professionnelle future.

Le monde associatif est fortement affecté par la crise que traverse notre pays. Nombre d'associations ont été obligées d'annuler des événements ; certaines ont dû arrêter totalement leur activité, quand d'autres ont dû revoir leurs modes de fonctionnement et de financement. La dynamique de création, qui fait la force de notre tissu associatif, a été grandement mise à mal. Dans un contexte social et économique profondément difficile, où l'exclusion et les inégalités ont, malheureusement, été aggravées par la crise, il y a un enjeu majeur à retrouver de la cohésion sociale et à investir dans notre modèle associatif – je pense particulièrement aux nombreuses associations d'aide alimentaire de ma circonscription, comme La table ouverte ou l'association Clément Myionnet : elles effectuent un travail remarquable, porteur d'un humanisme exemplaire, afin d'aider les personnes en situation de fragilité.

Nous devons aller encore plus loin, pour permettre à notre pays de rester une nation de l'engagement. Cette ambition doit, selon nous, s'articuler autour de deux objectifs.

Tout d'abord, il s'agit d'encourager et de valoriser davantage l'engagement associatif. Toutes les associations ont besoin de bénévoles, qu'ils soient réguliers ou occasionnels ; c'est un enjeu à la fois social et stratégique. Pour rendre toutes les formes d'engagement plus attractives, il faut valoriser cet esprit de solidarité et y sensibiliser dès le plus jeune âge. Une meilleure reconnaissance du bénévolat participe au développement d'une société de l'engagement.

Ensuite, il s'agit de renforcer les capacités de financement et de réinventer le modèle économique des associations. Afin d'assurer leur soutenabilité et de leur donner de nouvelles possibilités de développement, il est primordial de sécuriser les financements existants et d'imaginer de nouveaux leviers économiques. Cela doit passer par une politique renouvelée de soutien, d'appui et d'accompagnement des associations, afin qu'elles puissent, clairement, mieux répondre aux mutations qui les touchent. Plusieurs rapports ont été produits en ce sens – je pense par exemple aux mesures du rapport « Pour une politique de vie associative ambitieuse et le développement d'une société de l'engagement », que le Mouvement associatif a remis au Gouvernement le 8 juin 2018.

Je souhaite également que nos collègues sénateurs se saisissent pleinement de deux propositions de loi déposées par le groupe MODEM, votées à l'Assemblée nationale et bloquées, malheureusement, dans la navette parlementaire : je veux parler de la proposition de loi visant à améliorer la trésorerie des associations – que vous avez défendue, madame la secrétaire d'État, lorsque vous étiez députée – , et de la proposition de loi en faveur de l'engagement associatif de notre collègue Sylvain Waserman.

Le groupe Agir ensemble sait combien le Président de la République et le Gouvernement ont à coeur la construction et le développement d'une société de l'engagement. Nous comptons sur vous, madame la secrétaire d'État, sur votre dévouement, votre sens des responsabilités et votre énergie, et nous vous réitérons notre confiance.

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