Intervention de Olivier Véran

Séance en hémicycle du mercredi 24 mars 2021 à 15h00
Suivi de la crise sanitaire

Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé :

Monsieur le député, c'est un fait. Vous avez dit que vous étiez favorable au confinement mais en réalité, à l'époque, la question vous avait été posée et vous ne l'étiez pas.

J'en viens au deuxième point de ma réponse. À l'époque, le Conseil scientifique réalisait des simulations d'évolution des cas qui étaient révisées toutes les semaines. Or nous avons observé, chaque semaine au cours du mois de janvier, que le début de la phase exponentielle de l'épidémie était repoussé de dix jours. Chaque semaine, nous gagnions dix jours. Après un certain temps, à force de gagner dix jours à chaque fois, nous nous sommes dit que nous n'étions pas au pied du mur et qu'il n'y avait pas lieu de décider d'un confinement. En revanche, nous avons mis en place des mesures importantes, notamment un couvre-feu resserré et des mesures de gestion là où cela était nécessaire, et nous restons prêts à nous réinterroger à chaque instant.

D'autres pays ont fait d'autres choix. On a beaucoup parlé de l'Allemagne – les députés du groupe LR notamment m'en ont beaucoup parlé pendant la première année de gestion de crise, mais je crois qu'ils ne sont plus là. L'Allemagne a voulu écraser le virus en fermant tout et en confinant, pour ne pas voir augmenter la circulation des variants et du virus. Absolument tout a été fermé le 13 décembre, notamment les écoles et les commerces, pour une durée de trois mois – quasiment deux fois la durée du premier confinement français. Puis les Allemands ont rouvert et, dix jours après, ils ont constaté que la circulation du virus recommençait à augmenter en raison de l'effet du variant. Aujourd'hui, ils referment.

Nous devons être humbles collectivement, avec nos certitudes et nos incertitudes, et avancer en ayant toujours, au coeur et au corps, la volonté de protéger les Français dans tous les sens que recouvre le terme « protection » : protection de la santé, de la santé mentale, de la santé économique et de la santé sociale. Les décisions sont prises lorsqu'elles deviennent absolument indispensables. Il était devenu indispensable, il y a quelques jours, de prendre des mesures fortes dans certaines régions. Nous prendrons les mesures indispensables chaque fois qu'elles le deviendront et non par anticipation, monsieur le député, car si l'on anticipe trop, on décide trop tôt, on confine trop et on ne protège pas mieux.

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