Intervention de Yannick Favennec-Bécot

Séance en hémicycle du jeudi 25 mars 2021 à 9h00
Musées d'orsay et de l'orangerie — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYannick Favennec-Bécot :

En nous prononçant pour que le musée d'Orsay porte aussi le nom du président Giscard d'Estaing, nous saluerons à notre façon l'héritage culturel d'un chef d'État qui a notamment dans son bilan la création du musée Picasso, décidée en 1974, afin d'accueillir et de gérer les oeuvres du célèbre peintre venu enrichir, après son décès, les collections de l'État ; le musée national de la Renaissance d'Écouen, inauguré en 1977 après de lourds travaux de restauration – le président de la République Valéry Giscard d'Estaing en avait fait un élément de sa politique culturelle, entendant ainsi satisfaire la demande du public pour la culture et le développement culturel de la France ; l'Institut du monde arabe, dont l'acte de fondation a été signé le 28 février 1980, entre la France et les ambassadeurs de dix-neuf États, tous membres de la Ligue arabe ; le parc de la Villette, dont Valéry Giscard d'Estaing a arrêté les grandes lignes en 1979, avec un musée des sciences et des techniques, un auditorium dédié à la musique et à la danse, et un parc urbain ouvert sur le quartier.

L'un des plus importants succès de la politique culturelle française est certainement, vous le savez, la transformation de la gare d'Orsay en musée. C'est grâce à la décision du président Valéry Giscard d'Estaing qu'est entrepris ce geste patrimonial, architectural et culturel majeur, mêlant la préservation d'un monument historique et sa transformation en musée, ainsi qu'un projet scientifique et culturel d'une particulière modernité. La conception de ce nouveau musée dans une gare classée monument historique, entièrement reconvertie et réhabilitée, aura nécessité de trouver un équilibre entre le respect du patrimoine monumental et les contraintes de la présentation muséographique. Le président Valéry Giscard d'Estaing expliquait en 1980 que « ce musée [allait] modifier l'image que nous nous [faisions] de ce siècle. » Pour la première fois, il ne s'agit pas de concevoir seulement un musée de peinture, mais de présenter aussi les arts décoratifs, la sculpture – si brillante – , l'architecture, la littérature, notamment l'admirable oeuvre romanesque, la musique, et d'évoquer ainsi l'évolution de la culture en France au XIXe siècle.

Le président Valéry Giscard d'Estaing s'est particulièrement impliqué dans la naissance de ce musée qu'il avait imaginé plusieurs années auparavant, alors qu'il était ministre de l'économie et des finances, dans son bureau, au Louvre. Il l'a rêvé, il l'a défendu, il l'a voulu beau et accessible à tous les Français. Pour y parvenir, des moyens administratifs et financiers importants ont été mobilisés, des solutions nouvelles ont été adoptées et la réalisation du musée du XIXe siècle a été inscrite dans la loi de programme sur les musées, votée par le Parlement au mois de mai 1978. Cette loi a individualisé les crédits affectés à l'opération d'Orsay et a garanti l'échelonnement des crédits nécessaires durant les années 1979 à 1983. L'enveloppe financière importante, de plus de 360 millions de francs, était nécessaire, au vu de la taille des surfaces à aménager – 55 000 mètres carrés – , de la complexité technique de l'ouvrage, et de la nécessaire qualité de la présentation de ce qui devait être l'un des plus beaux musées du monde. Depuis son ouverture, en 1986, le musée d'Orsay ne cesse d'attirer des visiteurs et d'étendre sa notoriété à travers le monde. En 2019, il a réalisé un record de fréquentation – plus de 4 millions d'entrées – alors que beaucoup de ses concurrents enregistraient une baisse du nombre de visiteurs.

Vous me permettrez, monsieur le ministre délégué, à ce moment de mon intervention, d'avoir une pensée particulière pour tous les musées de France et pour l'ensemble des acteurs du monde culturel, aujourd'hui en grande souffrance.

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