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Motion de censure


Les interventions de Jean-Luc Mélenchon


Les amendements de Jean-Luc Mélenchon pour ce dossier

29 interventions trouvées.

Hier, l'Assemblée nationale a marqué sa communion unanime avec les Alsaciens, les meurtris, les morts. Cette unanimité a fait penser à d'aucuns qu'il fallait, dès lors, que tout cesse, notamment qu'il n'y ait pas de débat aujourd'hui. Ils ont tort, et je vous sais gré, monsieur le Premier ministre, de l'avoir dit hier.

D'autres ont dit qu'il faudrait qu'il n'y ait plus de manifestations. Ils ont tort. La démocratie de la France n'est pas à la disposition d'un assassin.

Après six semaines d'insurrection citoyenne, les gilets jaunes persistent dans l'action. Nous savons que leur décision est réfléchie – ils ne sont pas si différents de nous tous ici. N'ont-ils pas assez souffert pour être respectés ? On évoque, à juste titre, pour le déplorer, à juste titre, les 187 blessés parmi les policiers et les gendarmes...

… une personne dans le coma, trois personnes dont la main a été arrachée par une grenade, quatre autres ayant perdu un oeil à la suite d'un tir de flash-ball.

C'est pourquoi, avec la permission du président, sur le temps de parole dont je dispose, je décide de consacrer une minute de silence pour rendre hommage aux personnes mortes dans leur engagement citoyen de gilet jaune, et je vous invite à vous joindre à moi.

Merci, chers collègues. La patrie est témoin de son unité. La France connaît sa plus grande insurrection populaire depuis cinquante ans. Quelle est cette société mobilisée sur les ronds-points et dans les lycées ? Ici, les jeunes de l'enseignement professionnel et de l'enseignement technologique marchent les premiers ; ce sont les plus respons...

Ceux qui s'étonnent de la poursuite du mouvement, de son enracinement, ne comprennent pas une donnée essentielle. Ils préconisent de revenir à l'ordinaire, de revenir à la normale. Mais c'est la normale et l'ordinaire qui font l'insupportable de ces vies-là !

Dans ce contexte, le Président a parlé. Je dis d'abord que sa parole est vaine pour une part considérable de notre peuple, qu'il a totalement oublié dans son propos : les chômeurs, dont 50 % ne touchent d'ailleurs aucune indemnité ; les salariés à temps partiel, dont 80 % sont des femmes ; les fonctionnaires de l'État et de la territoriale, qui...

… aux familles et remplissent donc les carnets de commandes des entreprises ! C'est en le comprenant que le Portugal a redressé sa situation…

En France comme dans le monde, jamais l'écart n'a été aussi violent entre, d'un côté, les revenus du capital et la richesse des très riches, en constante progression, et, de l'autre, les revenus populaires. Pourquoi ne faites-vous rien pour obliger les riches, …

… les immensément riches, à payer leur part de l'effort commun ? Quel est le sens des invitations que le Président adresse aux riches pour solliciter leur bon coeur ?

Nous voici revenus à l'Ancien Régime, quand le roi réunissait les privilégiés pour solliciter un beau geste de leur part !

La patrie est un bien commun. Tous doivent y pourvoir, à concurrence de leurs moyens. Pourquoi refusez-vous de rétablir l'impôt de solidarité sur la fortune, l'ISF, alors que le pays en a tant besoin ?

Pourquoi avoir demandé à ceux qui le pouvaient le moins d'en acquitter la contrepartie, provoquant une insurrection qui aura duré cinq semaines ?

Pourquoi refuser la création de l'impôt universel, lequel neutraliserait l'émigration fiscale des voyous qui se soustraient à l'effort commun ?

Pourquoi détruire encore tant de postes de contrôle dans les services du fisc et de la douane, quand la fraude fiscale représente déjà 100 milliards par an ? Si nous les avions, le budget de l'État ne serait pas en déficit et personne n'aurait besoin d'inventer des solutions aussi rocambolesques que celles que l'on a vu imaginer pour couper dan...

Et maintenant, comment comptez-vous payer les manques à gagner consécutifs aux décisions que vous venez de prendre ? Par de nouvelles coupes budgétaires ? Par moins de services publics ? Par moins d'argent pour la transition écologique ? Ah ! On n'en parle plus, de celle-là : elle ne figure même pas dans la liste des cinq débats proposés !

Non, je ne mens pas. Si je me trompe, je l'admets volontiers, mais je viens de lire cette liste.

S'il s'avère que je me trompe, je l'admettrai volontiers et je m'en réjouirai, car peut-être entendrons-nous alors parler de transition énergétique !

Où comptez-vous trouver les milliards dont on a besoin ? Car la transition écologique de notre mode de production et d'échange reste un impératif absolu. La France a pris des engagements à la COP 21. Pensez-vous que le budget actuel suive la ligne de dépense prévue ? Pour tenir nos engagements, il faut trouver 70 milliards d'investissement par ...