Les amendements de Marc Fesneau pour ce dossier

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Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mesdames et messieurs les ministres, mes chers collègues, un jour, ceux qui nous succéderont, regarderont la période que nous avons vécue avec le recul que nous n'avons pas encore, ni les uns ni les autres. Ils verront comment s'est enflammée quelques jours une assemblée, en plein coeur d'un ...

Ils verront comment des oppositions, si éloignées les unes des autres, se saisirent du moment pour nouer d'improbables et de si incompréhensibles alliances, abandonnant, au moins pour un temps, le sens de leur histoire et de leurs propres responsabilités.

Ils s'interrogeront probablement sur les faits qui auront produit tout cela : les erreurs et le dérapage inadmissible d'un jeune homme de vingt-six ans, les amitiés nouées dans le cadre de ses fonctions, le vertige et les risques du pouvoir, de ceux qui le fréquentent et de ceux qui veulent en être bien vus, de ceux dont se moquait Julien Gracq...

Et ils ne verront que cela, parce que c'est cela et seulement cela, qui aurait dû occuper nos esprits et notre actualité ces derniers jours. Mais en attendant, nous voilà donc à examiner ce jour deux motions de censure, venant, d'un côté, des Républicains et de l'autre, de l'improbable alliance des frères ennemis de la gauche, à qui je ne veux...

Mes chers collègues, lorsque l'on se plonge quelque peu dans l'histoire politique de notre pays et celle des motions de censure, on ne se lasse pas d'être interpellé par celles qui nous occupent aujourd'hui. Y a-t-il une crise économique ou sociale nouvelle, grave et prolongée, qui justifierait une telle action ? Y a-t-il une crise institution...

… , hors de celle, pour les uns, d'essayer de constituer une alternative alors qu'ils manquent tant d'une ligne politique claire, et, pour les autres, d'organiser, si l'on peut dire, le chaos du pays ?

Qu'avez-vous en commun ? Rien ! Partagez-vous seulement la même vision institutionnelle du pays ? Même pas ! Nous pourrions essayer d'égrener les motifs valables, qui auraient pu justifier un débat ce jour. Mais, à la vérité, on a beau chercher, on a du mal à distinguer ce qui au fond justifie rationnellement vos motions de censure. En fait, i...

Ni son fondement, ni son résultat. Pas son fondement, parce que vous considériez et considérez encore que la crise politique, la crise démocratique, la crise économique et sociale n'étaient pas assez graves pour justifier un dépassement, tel que celui que nous avons souhaité et réussi à opérer autour d'Emmanuel Macron. Que le déclin de la Fran...

Vous pensiez qu'il suffisait qu'une énième alternance ait lieu, pour que l'on puisse ainsi continuer, de l'une à l'autre, sans que les Français ne réagissent et ne se révoltent. C'est pourtant cette alternance bien rodée et profondément stérile qui a été doublement rompue par les élections présidentielle et législatives.

Pas son résultat non plus, parce que finalement, en 2017, c'est une motion de censure du peuple français tout entier que vous avez reçue.

Pas individuellement, mais le système politique tel qu'il était structuré et organisé jusqu'alors. C'est la censure d'un peuple qui n'en pouvait plus de voir l'immobilisme, les promesses non tenues, les luttes à l'intérieur des camps et les clivages artificiels prendre le pas sur la volonté de servir les Français.

Celle de partis à bout de souffle, incapables de renouveler aussi bien leur pensée que leurs cadres, et illisibles sur leur ligne. Celle, enfin, d'un pays à la recherche de dirigeants qui lui donnent un cap, qui lui dessinent un destin commun et lui redonnent de l'espoir. Et c'est ainsi que, depuis un an, certains parmi vous dans l'opposition ...

Cette censure n'était pas le fruit du hasard, mais celui d'un long processus de décomposition politique, que vous n'avez pas voulu voir. Elle n'était pas le fruit du rejet d'un camp pour en installer un autre, mais le refus global d'un échec de trente ans. Et, d'une certaine façon, nous en sommes tous le produit dans cette assemblée. Et c'est c...

Avec l'insuccès que l'on sait. D'autres viennent aujourd'hui nous faire grief de faire ce qu'ils n'ont eux-mêmes jamais souhaité, jamais pu ou jamais osé faire ; et il y a fondamentalement, je vous le dis, quelque chose d'assez indécent, à les entendre égrener les problèmes, que nous avons pris à bras-le-corps depuis quatorze mois, quand ils on...

Nous exerçons la responsabilité du pouvoir, et c'est désormais à nous de nous en saisir et d'y trouver remède, sans nous défausser. Mais les échecs passés devraient appeler davantage à la modestie et au travail, plutôt qu'à l'exercice du commentaire et de la dénonciation facile.

D'autres, enfin, font, finalement, et contre toute règle démocratique, un procès en illégitimité de notre mandat. Tantôt sur le registre de l'incompétence, tantôt sur celui de l'absence d'ancrage territorial, ou encore sur celui de l'incohérence, avec un seul et unique but : entraver notre action et remettre en cause le résultat des urnes acqui...

Dire cela, ce n'est pas vous faire insulte à vous, l'opposition ; dire cela, c'est simplement vous rappeler des faits. C'est rappeler notre majorité à ses obligations et l'opposition aux siennes. Vous savez, les Français nous regardent nombreux avec une exigence jamais atteinte et ils jugeront avec la plus grande sévérité ceux qui, pour des mot...

De ces confusions, qui laissent penser aux uns qu'ils pourraient s'arroger le droit de juger, quand ils devraient au contraire oeuvrer pour améliorer la loi et le contrôle, en un sens qui rééquilibre les pouvoirs et ainsi les renforce. Il faudra prendre le temps nécessaire pour le faire, parce que rien n'est pire que d'agir dans l'urgence du mo...

dont on voit cruellement les effets s'accélérer cet été ; sur les crises diplomatiques, qui déstabilisent le monde ; sur les crises européennes ; sur le défi migratoire à venir ; sur le renversement des alliances ; sur les guerres commerciales ; sur le risque terroriste et sur les guerres tout court. Comme nous pourrions aussi le faire sur la r...

… et confronter avec utilité les points de vue. Quand la majorité, pour absolue qu'elle soit dans son nombre, sait écouter toutes les forces du pays qu'il faut redresser. Quand elle est capable, avec le Gouvernement, de dialoguer, d'amodier et de sortir du confort du fait majoritaire pour entendre chacun et apprendre des difficultés qui surgis...