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Motions de censure


Les interventions d'Olivier Faure


Les amendements de Olivier Faure pour ce dossier

19 interventions trouvées.

Puisque nous parlons de la motion de censure déposée par la droite, je voudrais commencer par remercier le président Abad. C'est un homme de droite qui s'assume, qui n'a pas la droite honteuse, tout comme, sur nos bancs, nous n'avons pas la gauche honteuse. Dans votre discours, monsieur Abad, vous avez rappelé chacun à sa vocation : faire de l...

Rien n'est pire que l'indifférenciation des projets. La confusion, ce n'est jamais la démocratie. Elle l'interdit même, en privant nos concitoyens de leur choix. La triangulation, c'est-à-dire la captation des thèmes et des mots de la concurrence pour mieux les vider de leur sens, ce n'est pas non plus la démocratie. Chacun doit s'assumer et êt...

Quand, dans le débat, on appelle un progrès une injustice, la violence est double. Quand les mots n'ont plus de sens, la confiance n'est plus possible.

Dans le système proposé, il y aura, bien sûr, quelques gagnants, qui apparaissent d'ailleurs tous dans l'étude d'impact. Il y aura aussi beaucoup de perdants mais, comme par hasard, ils en sont absents. J'espère, mes chers collègues, que vous permettrez demain à la démocratie d'avancer en autorisant la création de la commission d'enquête dont ...

Dans les deux cas, les projets ont pour effet, vous le reconnaîtrez, de faire reposer le financement des retraites sur des salariés qui cotiseront plus longtemps, au-delà de quarante-trois annuités. Ce sont ceux qui ont des métiers pénibles, des métiers d'exécution, les salariés à l'espérance de vie la plus faible, qui paieront la retraite des ...

Ils cotiseront plus longtemps, avec une espérance de vie plus faible. C'est mathématique ! Vous avez le mérite de ne pas vous cacher, mais le résultat est le même. Tout repose sur l'âge de départ, alors que le système actuel, certes imparfait, repose sur une durée de cotisation identique pour tous. Votre financement, parce qu'il repose sur le...

Nous pensons, quant à nous, que les ressources de la CADES – Caisse d'amortissement de la dette sociale – et les revenus financiers peuvent financer la solidarité. Le second grand reproche formulé par la motion de censure est que le projet de loi « repousse l'extinction des régimes spéciaux ».

Au fond, vous reprochez au Gouvernement de ne pas aller assez vite. Là encore, pas de différence de fond entre vous, mais une différence de rythme. Pour notre part, nous pensons qu'il faut introduire partout des critères de pénibilité afin de permettre aux 25 % de salariés qui exercent leur métier dans des conditions difficiles de partir à la r...

Pour ces différentes raisons, même si nous souscrivons aux critiques du groupe Les Républicains quant au caractère bâclé et illisible de la réforme, à l'échec de la concertation et à l'absence d'un débat complet en commission et en séance publique, même si nous condamnons recours au 49. 3 et le contournement des critiques du Conseil d'État, nou...

Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mesdames et messieurs les membres du Gouvernement, mes chers collègues, le débat qui nous réunit aujourd'hui n'a évidemment pas pour vocation de faire tomber le Gouvernement.

L'ambition de cette motion de censure est toute différente. Elle est une alerte. Je vous entends déjà hurler, mesdames et messieurs de la majorité : « beaucoup de bruit pour rien ! »

 « Rien », c'est votre mot – le mot par lequel vous disqualifiez tout ce qui n'est pas vous. Pourtant, un adjoint du chef de cabinet du Président de la République qui frappe un opposant politique, ce n'est pas « rien ».

Ce n'est pas « rien » que de chercher à lui permettre d'échapper à la justice. Ce n'est pas « rien » qu'après les révélations du journal le Monde, une contre-offensive a été organisée depuis l'Élysée, à l'aide de vidéos dérobées à la préfecture de police. Mais dans cette affaire, M. Benalla n'est pas l'essentiel. L'essentiel, c'est ce que cett...

Il y a quelques mois, vous avez sans hésitation démis de ses fonctions le préfet du Rhône parce qu'il n'avait pas anticipé un acte terroriste.

Il y a un an, vous avez limogé en 24 heures le chef d'État-Major des armées pour quelques mots prononcés au cours d'une réunion à huis clos à l'Assemblée.

Mais ces agissements-là, pour des raisons qui restent inavouées, vous les avez couverts. Dans le monde entier on nous regarde. Que dit-on de nous ? Que dans cette grande démocratie qu'est la France, la faute d'un proche du chef de l'État ne donne lieu ni à explication, ni à sanction ! Qu'un ministre de l'intérieur peut mentir sous serment sans...

Qu'un prévenu peut ne pas être interrogé par les députés alors qu'il livre sa version des faits dans tous les journaux, et jusqu'au 20 heures ! Que le Président s'autorise à dénoncer la presse parce qu'elle ose faire son travail ! Que le Président joue les matamores en suggérant qu'on « vienne le chercher » alors qu'il se sait constitutionnelle...

Le président Macron a été élu dans des conditions particulières. Il s'est posé en rempart face à la menace populiste. Un an plus tard, il en épouse les codes et les arguments : anti-parlementarisme, dénonciation de la presse, pouvoir personnel… Il se voulait rempart, il est devenu passerelle. Quelle crédibilité, quelle autorité conserverez-vous...

Vous avez fait le choix de dissimuler aussi longtemps que cela vous a été possible. Vous avez ensuite fait le choix de mentir, par la bouche du porte-parole de l'Elysée. Vous avez cherché à relativiser les faits, puis, lorsque vous les avez condamnés, vous avez « en même temps » cherché à les justifier. Vous avez cherché à reporter votre respon...