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Motion de censure


Les interventions de Philippe Vigier


Les amendements de Philippe Vigier pour ce dossier

35 interventions trouvées.

Vous me permettrez d'abord d'avoir une pensée pour les familles des victimes de l'attentat de Strasbourg, de dire notre confiance dans les forces de l'ordre pour arrêter le terroriste, de témoigner de notre affection envers le personnel soignant et d'avoir également une pensée pour le gilet jaune qui a perdu la vie ce matin.

Monsieur le Premier ministre, la colère était sourde. Elle vient d'exploser dans un fracas assourdissant. Elle a fait remonter à la surface, d'un jaillissement soudain, désordonné, ce qui était subi en silence depuis trop longtemps. Sur les ronds-points, dans nos villes, nos villages, nos campagnes, ces hommes et ces femmes en gilet jaune parle...

Ils sont parfois venus y habiter parce qu'ils n'avaient pas le choix et voient comme une fatalité les métropoles concentrer toujours plus de richesses et les services publics déserter leur territoire.

Ils sont saisis par la crainte de basculer dans l'oubli, de voir leur mode de vie s'éteindre, d'être comme effacés par l'histoire.

Non, monsieur le Premier ministre, nous ne nous étions pas lâchement habitués à cette souffrance des plus fragiles, contrairement à ce qu'a affirmé le Président de la République. Beaucoup de parlementaires, sur tous ces bancs, en particulier au sein du groupe Libertés et territoires, n'ont cessé de vous le dire depuis dix-huit mois : nous voyon...

De l'autre, la vie quotidienne des Français, la réalité crue, sans fard, celle de la peur d'être broyé par la marche implacable de la mondialisation.

Jamais le fossé n'a été aussi grand : il s'est creusé, élection après élection, comme le montre la progression de l'abstention ; il s'est creusé jusqu'à l'écoeurement, jusqu'à se muer en une profonde crise démocratique et à faire émerger des aspirations nouvelles, souvent légitimes, portées par les gilets jaunes – légitimes car la France n'a ja...

… le sentiment que l'État pèse sur nos vies avec une bureaucratie tatillonne et une complexité toujours plus grande, et le sentiment que les élus locaux n'ont plus de moyens d'agir et ne font plus que gérer la pénurie. Aussi, monsieur le Premier ministre, dans ce climat de défiance inédit, dans ce moment historique, notre groupe considère que ...

À cet égard, je dis avec force que l'actuelle majorité ne saurait être tenue pour responsable des quarante années passées de défaillances collectives, et que le devoir d'honnêteté aurait dû conduire ceux qui ont déposé la motion de censure à le dire plus clairement. La motion de censure, dont nous savons qu'elle ne sera pas adoptée, soulève un...

J'en vois également l'intérêt pour une majorité hors-sol, à la recherche d'un second souffle, qui pourra nous expliquer doctement que non, elle ne s'est pas trompée, mais qu'elle n'est pas allée suffisamment loin ni suffisamment vite. En revanche, je n'arrive pas à voir à quoi elle servira pour les Français, …

Je considère que ce spectacle est d'autant plus désolant que la France vit, à cette heure, une tragédie à Strasbourg et que les circonstances auraient dû imposer un moment d'apaisement national.

Enfin, notre groupe considère qu'une motion de censure n'est pas la réponse adaptée à la crise actuelle. Il faut un changement de cap pour apporter des réponses fortes à la question sociale et à la question territoriale.

Aussi, vous l'avez compris, monsieur le Premier ministre, nous ne voterons pas la motion de censure. Nous le disons cependant avec la plus grande des clartés, notre abstention n'est en aucun cas un blanc-seing à la politique du Président de la République et à cette majorité, qui a aggravé les souffrances du pays.

Oui, la politique que vous menez depuis dix-huit mois a laissé sur le bord du chemin les plus fragiles, en privilégiant l'allégement de la fiscalité sur le capital, au détriment du pouvoir d'achat des classes moyennes et des plus modestes, et de l'indispensable solidarité à l'égard des plus faibles.

Oui, vous avez agi comme si la France était une start-up, l'Élysée un conseil d'administration, et privilégié des logiques de performance et de comptabilité,

alors que vous auriez dû davantage soutenir nos savoir-faire, qu'ils soient industriels, agricoles ou artisanaux. Oui, depuis dix-huit mois, vous avez opposé l'arrogance et le mépris du nouveau monde à la désespérance des Français. Mais, monsieur le Premier ministre, il n'y a pas de gens qui ne sont rien ; il y a seulement le peuple « orphelin...

… en faisant en sorte que les décisions soient prises de Paris, par Paris, pour Paris, en méprisant le Parlement, les corps intermédiaires et les territoires, ainsi que les élus qui les représentent et se battent au quotidien pour faire face au désengagement de l'État.

Le Président de la République a souhaité répondre à la crise, que sa politique a amplifiée, en s'adressant lundi à la nation. Il a fait son mea culpa ; nous lui en donnons acte. Il a également décrété l'état d'urgence économique et social, ce que nous saluons, même si nous estimons que sa réaction fut tardive. Nous reconnaissons qu'il a apporté...

Nous aurions souhaité une augmentation plus marquée des bas salaires, grâce à la suppression de l'intégralité des cotisations salariales au niveau du SMIC – j'ai déjà eu l'occasion de vous le dire, monsieur le Premier ministre. Vous avez fait un autre choix, celui de la prime d'activité. Soyez prudent car il est à craindre que Bercy ne tente de...

Avec ce choix, le compte n'y sera pas : tous les travailleurs au SMIC ne toucheront pas les 100 euros promis. En outre, nous regrettons profondément que vous n'ayez pas indexé à nouveau les retraites sur le coût de la vie, comme nous le demandions.