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Belkhir Belhaddad
Question N° 7718 au Ministère de l'éducation nationale


Question soumise le 24 avril 2018

M. Belkhir Belhaddad attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur le choix des langues vivantes étrangères, enseignées à des fins d'initiation dans les écoles élémentaires. En effet, si l'objectif est d'élargir le répertoire linguistique des élèves, avec l'obtention du niveau A1 en fin de CM2, et si cette compétence facilitera l'apprentissage de toute autre langue à l'entrée au collège, le choix de ladite langue revêt une importance particulière à la fois pour les familles et pour les territoires. À ces titres, l'apprentissage unique de la langue italienne dans les écoles de la commune de Talange, située dans sa circonscription, paraît peu adapté à de nombreuses familles pour lesquelles cette langue est inconnue. Aussi, il lui demande si cet apprentissage, dont l'offre est actuellement étroitement dépendante de contraintes techniques et financières gérées par l'administration, pourrait s'axer systématiquement sur la langue la plus répandue, l'anglais, ou sur la langue de pays voisins du territoire concerné, à savoir, pour la commune de Talange, l'allemand ou le luxembourgeois.

Réponse émise le 4 décembre 2018

Depuis la rentrée scolaire 2016, l'apprentissage de la première langue vivante débute en classe de cours préparatoire (CP) à raison d'une heure et demie par semaine. Le programme d'enseignement des langues vivantes pour le cycle 2, publié au Journal officiel de la République française du 24 novembre 2015, s'organise en premier lieu autour du travail des compétences de la langue orale. Il vise à concevoir un enseignement progressif qui prenne en compte les acquis des élèves et développe des comportements indispensables à l'apprentissage d'une langue vivante : curiosité, écoute, attention, mémorisation, confiance en soi. L'enseignement de langues vivantes est majoritairement assuré par des enseignants du premier degré. Toutefois, afin de favoriser la diversité linguistique, cet enseignement peut ponctuellement être pris en charge par des enseignants du second degré ou par des intervenants extérieurs recrutés après examen de leurs compétences linguistiques et pédagogiques. En effet, la stratégie langues vivantes valorise la diversité linguistique, en favorisant l'apprentissage d'autres langues que l'anglais dans le premier degré. Dans chaque académie, une commission académique sur l'enseignement des langues vivantes étrangères est placée auprès du recteur. Cette commission est chargée de veiller à la diversité de l'offre des langues, à la cohérence et à la continuité des parcours de langues proposés, de diffuser une information aux établissements, aux élus, aux parents et aux élèves. Cette offre peut être adaptée en fonction des spécificités locales. La commission académique sur l'enseignement des langues vivantes étrangères peut en outre être consultée par le recteur d'académie et émettre des vœux sur toute question relative à l'enseignement des langues vivantes étrangères dans l'académie. La situation des deux écoles de Talange est historiquement caractérisée par la présence de la culture italienne à travers la population de migrants italiens arrivés par vagues migratoires successives, essentiellement liées au besoin de main d'œuvre. Cette influence culturelle italienne continue de vivre aujourd'hui à travers l'enseignement de cette langue. A ce titre, dans le cadre d'un accord avec les autorités consulaires italiennes, l'enseignement de l'italien dans les deux écoles de la commune de Talange, ainsi qu'à Metz et à Moyeuvre-Grande, est assuré par trois locuteurs natifs financés par le consulat. Dans le cadre de la poursuite de la scolarité, la continuité linguistique est assurée au collège de Talange qui offre dès la 6eme une classe bilangue anglais-italien et l'enseignement de l'italien en LV2. De plus la commission académique sur l'enseignement des langues étrangères, présidée par le Recteur d'académie, peut faire des propositions d'aménagement de la carte académique des langues. Il est donc possible d'envisager, tout en préservant l'identité culturelle historique de ces écoles, d'y proposer progressivement, l'apprentissage d'une autre langue, en fonction des ressources enseignantes.

1 commentaire :

Le 09/05/2018 à 13:38, Laïc1 a dit :

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" À ces titres, l'apprentissage unique de la langue italienne dans les écoles de la commune de Talange, située dans sa circonscription, paraît peu adapté à de nombreuses familles pour lesquelles cette langue est inconnue."

A priori, l'enseignement des langues étrangères est précisément fait pour les enfants pour lesquels la langue est totalement inconnue, même dans leur famille, car c'est ça le but de l'enseignement : favoriser la culture pour toutes et tous, sans discrimination.

Maintenant, savoir s'il est utile d'apprendre l'italien au primaire à Talange, on peut penser que la réponse est non. Mais, en terme d'utilité, on est sans cesse ramené à l'anglais. Or, comme il peut être utile en terme de construction européenne de ne pas tout ramener à l'anglais et d’œuvrer pour la diversité linguistique, on se dit que finalement il n'est peut-être pas inutile d'apprendre l'italien à Talange, comme il ne serait pas complètemet inutile d'apprendre le français dès l'élémentaire dans une bourgade perdue de Hongrie ou de Calabre.

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