Je savais que la Bretagne était une région arriérée, mais quand même !
Sécurisant pour qui ?
Voilà qui est concis !
Sur quelles bases ?
Certains véhicules ont parcouru 840 000 kilomètres et sont mis en circulation alors que les voyants du système antiblocage des roues (ABS) et moteurs sont rouges. Les conséquences sur les usagers sont redoutables. Je ne vous donne ici que quelques exemples sur la liste malheureusement interminable des méfaits de l'ouverture à la concurrence. Ce texte va immédiatement aggraver cette situation qui nuit d'abord aux salariés et aux usagers confrontés, notamment dans ma circonscription, à des conditions de transport désastreuses.
Les salariés de Transdev, à Coubron en Seine-Saint-Denis et à Chelles en Seine-et-Marne, sont en grève depuis lundi dernier. Tous les agents n'ont pas de vestiaire, ils n'ont pas accès aux sanitaires : ce sont des conditions de travail inacceptables et indignes. Concernant la qualité du service pour les usagers, les bus mis en circulation le sont – pour beaucoup – depuis plus de douze ans, parfois jusqu'à quinze ou dix-sept ans.
Comment pouvez-vous penser que nous allons être rassurés par vos propos, et vous croire lorsque vous prétendez que la qualité du service sera maintenue ?
Allez en parler aux salariés !
C'est que nous y sommes opposés, c'est tout !
Et alors ? Qu'est-ce que ça change ?
Et ça, ce n'est pas caricatural, peut-être ?
Si c'est comme les négociations pour les retraites…
Quelle argumentation brillante !
Sûrement pas !
Merci beaucoup pour cet argumentaire !
Le salaire des apprentis de moins de 21 ans est intégralement pris en charge par l'État. La Cour des comptes elle-même l'a relevé : « il s'agit davantage d'aides aux entreprises que d'aides à l'insertion professionnelle des jeunes ». J'ai en tête des propos rapportés par la presse à l'occasion d'une grève dans une grande surface dans le sud de la France : « les apprentis, nos patrons les prennent pour quelques semaines, et ensuite, on ne les revoit plus ». J'ajoute que la réussite au diplôme est beaucoup plus importante dans la voie professionnelle qu'à l'issue d'une formation par l'apprentissage. Il est indispensable de revenir sur l'orientation donnée ...
Dans la lignée de la loi de 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel, dite loi Pénicaud, la mesure suivante figurait en 2022 dans le programme présidentiel d'Emmanuel Macron : « Faire du lycée professionnel une voie d'excellence, avec la méthode qui a réussi sur l'apprentissage. » Il s'agissait notamment d'augmenter la durée des stages en entreprise. La réforme en cours vise à aller plus loin encore. Nous ne partons pas en guerre contre le principe même de l'apprentissage, mais il faut tout de même décrire la réalité : l'apprentissage fournit une main-d'œuvre gratuite aux entreprises.
Même si nous en avons désormais l'habitude, j'avoue être un peu étonné par la sécheresse des arguments opposés à l'amendement précédent… Par le présent amendement, nous proposons de supprimer les postes correspondant aux bureaux des entreprises créés dans les lycées professionnels. C'est l'une des inventions de la réforme en cours de la voie professionnelle.
L'amendement tend à rétablir les postes d'enseignants en lycée professionnel qui ont été supprimés depuis 2017. Lors de la campagne présidentielle, le candidat Emmanuel Macron avait annoncé vouloir faire du lycée professionnel une voie d'excellence. Or depuis 2018, 1 624 postes ont été supprimés. Comment, dans ces conditions, voulez-vous concilier l'excellence et le manque de professeurs ? D'autre part, du fait de la précédente réforme, les élèves ont perdu, en moyenne, quatre heures hebdomadaires de cours, soit dix semaines sur trois ans. Le Gouvernement veut aller plus loin en réduisant encore davantage le temps consacré à l'enseignement au lycée ...
Par ailleurs, vos mesures ont eu pour conséquence de développer le marché…
Il s'agit de créer à nouveau un véritable service public de l'orientation pour accompagner les élèves. Permettez-moi de vous raconter une petite histoire, qui s'est déroulée il y a quelque temps. Lorsque j'ai commencé ma carrière comme enseignant au lycée, les élèves disposaient un conseiller d'orientation à demeure qui se devait d'être présent en permanence – c'était bien la règle, et non une exception. Cette situation, plus personne ne la connaît aujourd'hui, et pour cause ! En effet, les services publics de l'orientation ont été complètement restructurés, ou plutôt démantelés, si bien qu'il n'y a plus de conseillers d'orientation présents ...
Il vise à augmenter la gratification des étudiants en master Meef, pour la porter à 60 % du revenu médian, soit 1 207 euros environ. Depuis 2022, en plus du concours, il faut avoir validé un master 2 pour devenir enseignant ou CPE stagiaire. Ce report au niveau bac + 5, dans un contexte où, comme chacun sait, la précarité et la misère étudiantes prennent des proportions alarmantes, a pour conséquence d'alimenter la crise de recrutement – cela a été dit. J'ai déjà évoqué la mission d'évaluation de l'impact de la loi dite Blanquer, que j'ai conduite avec Géraldine Bannier. Elle et moi ne partagions pas toujours les mêmes orientations, mais nous avons ...
…mais simplement à ouvrir le recrutement aux métiers de l'enseignement au niveau du baccalauréat ou au niveau de la licence. Tous les élèves qui s'engageraient dans cette voie seraient considérés comme des fonctionnaires stagiaires et rémunérés en conséquence. Ces mesures nous semblent de nature à régler un certain nombre de problèmes criants que nous rencontrons aujourd'hui.
Il vise à créer une nouvelle voie de recrutement des personnels de l'éducation nationale, afin de favoriser l'accès des jeunes de tous les milieux sociaux aux métiers concernés. À l'issue de la mission d'évaluation de l'impact de la loi n° 2019-791 du 26 juillet 2019 pour une école de la confiance, dite loi Blanquer, que nous avons eu l'honneur de conduire, notre collègue du groupe Dem Géraldine Bannier et moi étions d'accord sur un constat : la réforme de la formation des enseignants est aujourd'hui une véritable catastrophe. Les étudiants en master de l'enseignement, de l'éducation et de la formation (Meef), en particulier, suivent une formation très ...
Ça ne veut rien dire…
Nous ne sommes pas surpris que vous y soyez opposés !
Il va réussir à faire passer un fiasco total pour un succès !
Eh oui, c'est un fiasco !
Elles se sont accumulées ces dernières années !
Vous répondez à quelqu'un d'autre, là ! Ce n'est pas mon amendement !
Je n'ai pas parlé de ça !
Et pour cause : la seule proposition que vous leur faites pour gagner plus, c'est de travailler plus ! Il a été question, tout à l'heure, de l'attractivité du métier d'enseignant. Le manque d'attractivité est bien évidemment lié à la faiblesse des salaires, mais aussi au fait que les conditions de travail n'ont cessé de se dégrader au cours des dernières années – et ce phénomène continue de s'aggraver. Dans ma circonscription, les classes de lycée sont « blindées », à trente-cinq ou trente-six élèves ; cela représente beaucoup de travail pour les enseignants. Les tâches annexes, extérieures à l'enseignement – et donc à la transmission des ...
Il vise à ne pas conditionner l'augmentation des salaires à des tâches supplémentaires. Une enveloppe de 900 millions d'euros est affectée à la part facultative de l'augmentation des salaires, c'est-à-dire au pacte enseignant. Nous proposons que cette somme soit utilisée pour augmenter sans conditions les rémunérations de tous. Il ne vous aura pas échappé – cela a été dit mais je le répète – que le pacte ne rencontre pas, c'est le moins que l'on puisse dire, un vif succès chez les personnels.
Donc on continue comme ça ?
Vous avez raison, monsieur le ministre : nous vous proposons de faire davantage – bien davantage. À mon tour d'avancer des chiffres : depuis que le point d'indice est gelé, en 2010, le pouvoir d'achat qui lui correspond a baissé de 20 %. Vous avez évoqué les revalorisations décidées par le gouvernement auquel vous appartenez, mais elles ont été intégralement annulées par l'inflation. Un professeur certifié ayant quinze ans d'ancienneté a aujourd'hui exactement le même niveau de pouvoir d'achat qu'à ses tout débuts en tant que titulaire. Si le salaire n'explique pas entièrement la faible attractivité du métier, il y joue une grande part. Cette année ...
Le rapporteur spécial nous a accusés d'encourager à incendier les écoles !
Ah, l'autonomie ! Elle ne saurait toujours se substituer à la loi !
D'ailleurs, ils se précipitent !
Ah, c'est tellement beau !
Je ne peux que souscrire à la demande de cette association de parents d'élèves qui réclame simplement, alors que les moyens manquent cruellement à l'école publique, que les fonds alloués au SNU soient affectés en priorité aux politiques en faveur de la jeunesse et à l'école publique.
Passons sur le naufrage absolu du dispositif – j'entends que ce sujet est polémique, mais je vais poursuivre. L'école n'a pas vocation à transformer les élèves en réservistes. Allouer 20 millions d'euros supplémentaires au SNU est d'autant plus choquant que 2 500 postes d'enseignants sont supprimés dans le budget consacré à l'éducation nationale en 2024.
Pourtant, vous vous obstinez, parce que votre vision pour la jeunesse se résume à la précarité et à l'embrigadement.