Il nous reste une chose à faire, car les agriculteurs nous regardent : souligner que la FNSEA a déclaré en audition que ce dispositif était intéressant, que le Modef, le mouvement de défense des exploitants familiaux, a appelé aujourd'hui à voter pour ce texte, et que la Confédération paysanne avait déjà fait de même. Cela fait trois organisations très différentes, représentatives de la diversité des agriculteurs, et sans parler de la Coordination rurale. Voyez combien l'éventail est large ! Les agriculteurs vous appellent à voter, vous refusez. La balle est dans votre camp : soit vous êtes capables de répondre aux Français, soit vous assumez de rire au ...
face à des mots si durs, emplis d'une prétention d'action quand nous faisons le cruel constat de sept années d'inaction sur ce dossier.
Je remercie chaleureusement l'ensemble des personnes dans cet hémicycle qui, quel que soit leur parti ou leur groupe, ont voulu essayer de construire malgré les dispositions qui ont été prises par ce gouvernement pour empêcher toute construction. Je remercie en particulier les collègues de la NUPES qui, pendant des heures, ont dû ravaler leur langue face aux insultes, face aux invectives ,
…un texte sur lequel nous nous sommes toutes et tous engagés à travailler pour qu'enfin nos paysans puissent vivre dignement ! Nous ne voulons pas les subventionner : nous proposons juste que leur travail permette un salaire.
…sur un texte pourtant censé être consensuel…
Loin des grands discours de tribune, on attendait de vous un peu de construction. À la place, on a eu de l'obstruction du début à la fin…
Cela fait six ans que la loi Egalim a été votée, et six ans qu'elle n'est pas appliquée – les deux autres versions n'y ont rien changé. Tous les argumentaires que vous avez développés aujourd'hui rejoignent exactement notre constat, et c'est aussi ce qui conduit les agriculteurs et les agricultrices à craquer et à se retrouver dans la rue. Six ans à attendre qu'enfin des mesures soient prises pour ceux qui nous nourrissent, ceux qui font vivre le pays !
Tout au long des quatre heures trente de débats, nous vous avons beaucoup écoutés, chers collègues de la coalition présidentielle. Et je retiens surtout que depuis sept ans que vous êtes au pouvoir, votre faculté à remettre toujours à demain ce qui aurait dû être fait aujourd'hui semble beaucoup se répéter !
Trois syndicats sont pour, dont la FNSEA !
Pas du tout !
Quel est le lien avec l'amendement, madame la présidente ?
Pour une prise de parole en lien avec l'amendement, j'espère !
Il a parlé trois minutes !
Madame la présidente, c'est un amendement rédactionnel ! Il parle déjà depuis deux minutes !
Les deux minutes de temps de parole sont épuisées !
Il y a des disparités dans votre groupe !
Madame la présidente, vous ne pouvez pas ne rien dire !
Quel rapport avec l'amendement ?
Préféreriez-vous que le Parlement disparaisse ?
Cela lui permet de nous faire perdre du temps !
Tout ça pour faire votre capsule vidéo !
Il suffit de dire que vous ne le soutenez pas, ce n'est pas la peine de nous faire perdre du temps !
C'est un sketch…
Il semblerait que, sur vos bancs, personne n'ait envie de s'y atteler.
et que nous traitions enfin de la question cruciale des revenus des agriculteurs.
Parce que nous n'avons pas, nous, un Gouvernement qui fait ce qu'on lui dit. Nous n'avons pas les moyens d'agir, et le minimum serait de respecter ces journées. Nous avons passé cinq heures trente sur le premier texte, à cause d'une seule personne qui rebondissait en boucle. Il serait bon que nous ne recommencions pas ce mauvais théâtre
Savez-vous pourquoi, chers camarades de la majorité ?
Nous parlons d'un sous-amendement à un amendement rédactionnel, qui vient à la suite d'une rafale d'avis défavorables et même d'appels à voter contre des amendements rédactionnels, ce qui était rarement arrivé. Nous sommes dans une journée de niche parlementaire. Il y a des usages : ne pas pourrir ces journées, ne pas en faire des événements où l'on joue avec les textes des autres.
Nous savons lire, cher collègue !
C'est la première fois que le Gouvernement s'oppose à un amendement rédactionnel !
Aucun rapport avec l'amendement !
Quel est le rapport avec l'amendement ?
Vous devriez relire le texte, madame la ministre !
Pour attendre encore un peu…
Nous avons déjà eu cette conversation en commission et nous vous avons déjà répondu !
…n'ont jamais voulu faire pour les agriculteurs, nous proposons de le faire enfin aujourd'hui. Il vous revient désormais de construire la majorité nécessaire. Les agricultrices et agriculteurs attendent des politiques qu'ils leur apportent non pas des mots, mais des réponses concrètes. Ils attendent de nous un peu plus qu'un allègement de normes, qui ne leur donnera pas à manger à la fin du mois et ne leur permettra pas de rembourser leurs traites. Ils demandent que leur travail soit enfin respecté et rémunéré à la hauteur de ce que nous leur devons. Vous répétez souvent que les agriculteurs nourrissent la France ; peut-être serait-il temps de leur rendre la ...
Son adoption apporterait néanmoins une partie de la réponse, à la hauteur des outils dont nous disposons. Elle constituerait au moins un début de réponse concrète, alors que le projet de loi d'orientation agricole n'aborde même pas, à ce stade, la question des revenus, qui est pourtant au cœur des revendications des agriculteurs. Ce que nos prédécesseurs – les droites libérales et conservatrices –…
Le texte, disais-je, vise à atteindre et même à dépasser ce montant, non pas en salariant les agriculteurs mais en rendant leur travail suffisamment rémunérateur. Il est en effet indispensable de payer correctement les agriculteurs, car si ces derniers étaient environ 5 millions dans les années 1960, ils sont moins de 400 000 désormais. Ils ont ainsi subi le plus grand plan social de France, et le phénomène ne cesse de s'aggraver à mesure que les années passent : 18 % des agriculteurs perçoivent un salaire inférieur au seuil de pauvreté, leur revenu a baissé de près de 40 % et trop de fermes sont contraintes de vendre leur production à perte. Nous ...
Non, je reprends ses propos presque mot pour mot – je pourrais retrouver la citation exacte.
– ni laisser couler les choses jusqu'à l'enlisement total. Car pendant que nous parlons, des gens se suicident : voilà la réalité de nos campagnes ! Mais les propositions ont aussi fusé des rangs de la droite – des propositions parfois même furieusement collectivistes, comme celle du patron des Républicains, Éric Ciotti, qui a carrément appelé de ses vœux le versement d'un salaire minimum de 1 500 euros aux agriculteurs ! Dont acte, encore une fois, puisque le texte vise à atteindre et même à dépasser ce montant.
…mais pas seulement : le Président de la République lui-même a proposé d'instaurer des prix planchers. Comme sa suggestion n'était pas très précise, vous avez vous-même, madame la ministre, clarifié la définition de ces prix planchers, ce qui était une bonne chose. Nous nous étonnons donc de vous entendre vilipender cette même définition lorsque nous suggérons de la mettre en application. Vous nous accusiez tout à l'heure de faire du théâtre et de tomber dans la politique politicienne ; je vois dans vos propos une histoire de paille et de poutre. Vous l'aurez constaté, même s'ils ne forment qu'un petit groupe à l'Assemblée, les écologistes assument ...
Tout le monde parle beaucoup de la crise agricole et du désespoir des paysannes et paysans : ils nous ont, semble-t-il, tous touchés. Je sais que, malgré nos différences, nous partageons la volonté de faire en sorte que le travail des agriculteurs soit de nouveau correctement rémunéré, et de leur montrer ainsi le respect qui leur est dû. Pourtant, après vous avoir écoutée avec attention, madame la ministre, je constate que la réponse du Gouvernement se résume à leur demander d'attendre et à leur assurer que tout ira bien, parce que vous avez tout bon et que vous avez fait tout ce qu'il fallait – à dire, finalement, « tout va très bien, madame la marquise ...
Ne faisons rien, ce sera certainement plus efficace !
C'est étonnant !
Bien sûr, il n'y a que vous qui connaissez le sujet !