Interventions sur "université"

37 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPouria Amirshahi :

Je ne sais pas si la pédagogie est l'art de la répétition, mais je vais rappeler les éléments sur lesquels reposent les inquiétudes mais aussi la passion du débat sur cet article, dont certains ont voulu qu'il soit retiré, et d'autres complété et précisé. Pour ma part, j'étais ouvert aux deux solutions. Je reviens sur nos inquiétudes. En premier lieu, je crois que l'attractivité de nos universités n'a pas tant été affaiblie par un défaut de maîtrise de l'anglais que par une politique migratoire un peu paranoïaque dont la circulaire Guéant était le symbole le plus détestable. Heureusement, elle a été abrogée.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPouria Amirshahi :

Il faut répondre aux deux ambitions qui ont été fixées dans le projet de loi : l'attractivité des universités françaises ; un meilleur apprentissage des langues. Si l'on avait pris le temps, peut-être aurait-on pu poser les sujets et les enjeux de manière un peu plus sereine. Il est tout à fait possible d'améliorer l'attractivité des universités françaises auprès des jeunes issus de pays émergents non francophones. Cet objectif est atteignable si l'on donne aux jeunes qui apprennent le français comme d...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNathalie Chabanne :

...nc de généraliser l'enseignement en langue étrangère dans l'enseignement supérieur. Et je tiens à insister sur ce point précis car je m'associerai à tout amendement discuté ici, qui renforcera cet aspect. Il y a trois manières de voir et d'interpréter cet article, qu'il s'agit de distinguer. La première interprétation que l'on peut faire est celle relative à l'attractivité internationale de nos universités et de leurs formations. Notre ministre est revenue sur cet aspect, il n'est donc pas forcément nécessaire de le faire à nouveau, car ses ambitions sont plus que louables, elles sont vivement souhaitées. Deuxièmement, la vision relative à la francophonie et à la place de notre langue dans le monde. Là aussi, mon ami et collègue Pouria Amirshahi a expliqué son point de vue, et je partage en parti...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Debré :

sinon les étudiants seraient sélectionnés dans les universités en fonction de leur niveau en langues. Ils ne parlent pas anglais ? Ils ne peuvent entrer à l'université. Il faudrait effectivement faire beaucoup plus d'efforts. Nous sommes le peuple qui parle le moins de langues étrangères et ce n'est pas acceptable alors que nous menons une guerre économique qui se double d'une guerre scientifique, la première étant soutenue par la seconde : pour exister, no...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Debré :

J'aurai d'autres sujets de satisfaction avec certaines mesures de ce texte, pas avec toutes malheureusement. Deuxièmement, il faut parfois faire venir certains des meilleurs enseignants du monde. Faites venir des Américains, des Chinois, payez-les ! Ils feront des cours soit en anglais soit en français, mais au moins que cette université soit attractive par l'enseignement, par les professeurs et par les débouchés. Alors, je suis d'accord avec cette disposition,

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilip Cordery :

Madame la présidente, madame la ministre, chers collègues, l'article 2 participe d'une vision stratégique et d'une action offensive du Gouvernement sur la diversité linguistique et la francophonie. La France doit s'ouvrir davantage au plurilinguisme. Le développement des cours en langues étrangères dans nos universités procède de cette logique, dans la continuité de la loi sur la refondation de l'école qui a fait une priorité de l'apprentissage d'une langue étrangère dès le plus jeune âge et de la stratégie de développement des filières internationales et bilingues dans nos écoles. Cet article concourt à l'attractivité de nos universités et permettra un rapprochement avec des universités étrangères et europée...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDino Cinieri :

Madame la présidente, madame la ministre, chers collègues, cet article 2 est particulièrement important. Une bonne maîtrise des langues étrangères est indispensable dans le contexte actuel de la mondialisation. Ne pas parler anglais ferme de nombreuses perspectives professionnelles. Je comprends donc parfaitement qu'on veuille intensifier les cours de langues à l'université. Mais cet article, en proposant que les cours soient partiellement dispensés en langue étrangère, va trop loin. Certains étudiants étrangers ne maîtrisent pas bien la langue de Molière lorsqu'ils arrivent en octobre dans nos universités. Pourquoi ne cherchez-vous pas plutôt à les encourager avec des systèmes de binômes ou de tutorat, par exemple ? Si nous ne profitons pas de ces années qu'elles...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Fasquelle :

Pour ma part, je pense que l'on mélange en permanence deux débats. Le premier est celui de l'attractivité de nos universités vis-à-vis des étudiants étrangers ; le second est celui de l'enseignement des langues aux étudiants français. Nos échanges sont très intéressants à cet égard : nous partons toujours de l'attractivité pour en venir à la capacité de nos étudiants à maîtriser les langues. Je voudrais que nous séparions ces deux débats. Si nous les lions comme vous le faites, cela va conduire à ce qui s'est passé d...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Fasquelle :

...s annoncez qu'on apprendra l'anglais à nos étudiants en leur faisant cours en anglais ; cela a été dit par plusieurs d'entre vous. Vous passez donc immédiatement de conventions internationales tout à fait ciblées, à propos desquelles nous pourrions être d'accord avec vous, à des masters entièrement en anglais. Vous glissez systématiquement d'une idée à l'autre. Renseignez-vous : n'importe quelle université a des dizaines de conventions internationales, et les programmes Erasmus concernent tous nos cours, dans toutes nos universités. La limite que vous fixez n'en est donc, en réalité, pas une. Pour conclure, je veux simplement vous lire une lettre d'un professeur de Sidney : « Au seuil du jour fatidique où le sort de l'article 2 de la proposition de loi de Mme Fioraso sera décidé, permettez-moi d'e...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Fasquelle :

 « Personne en Australie, même la majorité monolingue, ne comprend cette réforme : elle est contreproductive et humiliante non seulement pour la France mais aussi pour les francophones et les francophiles du monde entier. Je vous conjure d'y renoncer. » C'est signé Ivan Barko, professeur à l'université de Sidney.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Fasquelle :

...ciproque. Or je n'ai pas l'impression, aujourd'hui, d'être réellement entendu par certains d'entre vous, encore que je sois persuadé que vous soyez un certain nombre à vous poser des questions quant à la portée réelle de cet article 2. Ce qu'il faut, c'est un grand débat. Suspendre l'examen de cet article 2, le mettre entre parenthèses. Ayons un vrai débat sur la question de l'attractivité de nos universités, sur les raisons pour lesquelles on n'attire plus un certain nombre d'élites des pays francophones, qui vont se former aux États-Unis. Pourquoi donc le font-elles ? Croyez-vous vraiment que les élites de l'Afrique francophone choisiront la France plutôt que les États-Unis si nous décidons d'enseigner en anglais ? Non. Elles maîtrisent déjà notre langue. La question de l'attractivité des univers...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Fasquelle :

...uisme, en le défendant en France mais également à Bruxelles. Regardez de près les programmes Erasmus qui existent aujourd'hui. Vous vous apercevrez qu'ils ne sont pas conçus pour promouvoir l'apprentissage d'autres langues. En réalité, la mobilité telle qu'elle a été conçue en Europe conduit au tout-anglais. Il faudrait une réorientation de la politique française en matière d'attractivité de nos universités et d'accueil des étudiants étrangers, il faudrait aussi réorienter la politique européenne. Umberto Eco le disait : la langue de l'Europe, c'est la traduction, ce n'est pas l'anglais. Comment défendrons-nous demain le français comme langue de travail à Bruxelles si nous cédons nous-mêmes, en France, dans nos universités au tout-anglais ?

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Fasquelle :

Il y a là une espèce de schizophrénie : d'un côté, nous voulons défendre le français à Bruxelles, défendre l'exception culturelle ; de l'autre, nous cédons à cette mode de l'anglais dans nos universités. Je vous en conjure donc : mettons entre parenthèses cet article 2, et ayons un vrai débat de fond sur la question de l'enseignement des langues à nos étudiants en France, sur la question de l'attractivité française. Ne prenons pas la décision que vous suggérez de prendre, ne votons pas ce texte ; ce serait un très mauvais signal pour la francophonie dans le monde.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Françoise Bechtel :

...s étrangers une part d'enseignement dans une autre langue que le français, avec l'obligation peut-être pas encore suffisamment sanctionnée dans l'attribution du diplôme d'apprendre également le français. Cette langue, nous le savons tous c'est évident, alors ne nous voilons pas la face , ce sera d'abord l'anglais, en raison de sa position dominante et aussi des possibilités matérielles des universités ; cela pose d'ailleurs la question du niveau auquel cette dérogation doit être ouverte. Le souci de l'attractivité justifie-t-il cette volonté d'introduire une part mesurée j'y insiste : c'est une part mesurée, même si je souhaite pour ma part amender le texte d'enseignements en langue étrangère dans les enseignements ouverts aux étudiants étrangers ? Je crois que, si on a une vision réalis...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Françoise Bechtel :

Il n'en reste pas moins, à mes yeux, un élément d'attractivité qu'il ne faut ni surestimer ni sous-estimer. Je veux témoigner que le système marche, et qu'il marche bien à partir du master. Lorsque je dirigeais une grande école de la République, j'avais instauré l'équivalent de masters 2 cela ne s'appelait pas ainsi car l'ENA n'est pas une université , de niveau professionnalisant donc, en matière, notamment, de contrôle des finances publiques, de gestion de crise, de droit européen appliqué. Je l'avais fait dans des cycles proposés en chinois et en arabe pour commencer, avec l'idée de continuer, notamment, avec des cycles en russe et en espagnol ; mes successeurs l'ont d'ailleurs fait.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Yves Le Déaut :

Madame la présidente, madame la ministre, pour ne pas utiliser le temps réservé à mon groupe, j'ai l'intention de retirer l'amendement n° 536 que j'ai déposé sur cet article 2, et qui doit être discuté tout à l'heure. Nous assistons à l'un de ces faux débats qui ont malheureusement trop souvent lieu dans cet hémicycle. Alors que des centaines de milliers d'étudiants échouent à l'université, on se concentre sur un problème loin d'être majeur pour l'université française.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Yves Le Déaut :

Je suis élu d'une région frontalière, la Lorraine. Les universités de cette région coopèrent avec des universités allemandes, comme celle de Sarrebruck, et organisent par exemple des cotutelles de thèses. Il est évident que l'on doit pouvoir parler allemand et français, et éventuellement anglais ou d'autres langues, dans ces universités ! Le projet de loi soumet l'usage de l'anglais à un certain nombre de conditions, qui seront peut-être précisées tout à l'heu...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Yves Le Déaut :

Quelle hypocrisie ! L'élite a droit à l'anglais, et l'université n'y aurait pas droit ? C'est une inégalité !

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Yves Le Déaut :

Voilà ce que je voulais vous dire, monsieur Fasquelle : pour ce qui est de votre analyse du multilinguisme et de l'universalité de la langue française, nous ne sommes pas très éloignés. Mais ce que vous avez dit à un moment donné, à savoir que l'on doit utiliser uniquement le français dans les universités françaises, témoigne à mon avis d'une vision trop étroite de l'usage de notre langue.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Mandon :

Je vais même réveiller un peu plus mes collègues de l'opposition, en leur disant que je pense que ce débat est un débat de divertissement, qui vise à faire oublier les vrais problèmes de l'université française.