Intervention de William Dumas

Réunion du 19 octobre 2016 à 8h30
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaWilliam Dumas :

Merci, cher collègue, pour cet exposé que j'ai écouté avec beaucoup d'intérêt.

La question du développement de l'Afrique est effectivement très importante. Si l'Afrique dispose d'un potentiel solaire et éolien – sans parler des hydrocarbures pour certains pays –, tout le problème sera d'y construire des réseaux. Si le défi de l'électrification est relevé, alors, demain, nos pays européens perdront cette image d'eldorado qui attire les migrants.

Vous avez aussi évoqué la question de la capacité des réseaux. Le syndicat d'électrification de mon département commence à installer quelques bornes électriques pour les voitures, mais les réseaux actuels de RTE seront-ils capables de répondre à une demande qui croît assez rapidement ? Ancien administrateur de ce syndicat d'électrification, je me rappelle que des supermarchés demandaient l'installation de trois ou quatre bornes, mais qui consommeraient – je ne sais si c'était vrai – autant qu'un immeuble de dix étages ! Heureusement, nous avons des réseaux plus fiables que bien d'autres pays, mais des investissements considérables n'en seront pas moins nécessaires.

En ce qui concerne le rôle accru du consommateur, et le droit d'échanger son surplus d'électricité, vous semblez annoncer un changement complet. Jusqu'à présent, il était obligatoire de passer par le distributeur, en l'occurrence EDF. La directive permettrait aux consommateurs d'échanger leurs surplus d'électricité, mais avec qui et comment le feront-ils ?

Quant à la production d'énergie à partir de la biomasse, elle n'a effectivement pas été développée en France. Notre agriculture l'aurait pourtant justifié. C'est potentiellement un marché gigantesque.

Si les questions des infrastructures et de la coordination sont effectivement cruciales, nous savons combien fut difficile la réalisation de l'interconnexion électrique entre l'Espagne et la France. Il faut donc que l'Europe consacre les réseaux comme la priorité des priorités ; il faut investir en faveur des réseaux et du stockage. Si nous ne le faisons pas, tout cela prendra beaucoup plus de temps. Je ne parle pas du coût du démantèlement des centrales nucléaires, mais la question se posera également, même si EDF a passé des provisions.

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