Intervention de Jean-Pierre Lacroix

Réunion du 19 octobre 2016 à 11h15
Mission d'information sur les relations politiques et économiques entre la france et l'azerbaïdjan au regard des objectifs français de développement de la paix et de la démocratie au sud caucase

Jean-Pierre Lacroix, directeur des Nations unies, des organisations internationales, des droits de l'Homme et de la francophonie au ministère des affaires étrangères :

Sur la « guerre de quatre jours », je pense que ma collègue Florence Mangin a plus d'expertise que moi. Ce conflit est traité politiquement d'une manière bien spécifique dans le cadre du groupe de Minsk, qui est, du reste, l'un des rares formats dans lesquels il existe encore une coopération positive entre les États-Unis, la Russie et la France, qui y joue un rôle important. Cela mérite d'être noté car, au plan multilatéral, nous assistons globalement à un durcissement des relations avec nos partenaires, notamment la Russie. Je le constate tous les jours au Conseil de sécurité, où l'on perçoit une érosion graduelle mais visible du climat dans lequel nous travaillons.

Je n'ai pas d'éléments particuliers sur les conditions du déclenchement de cette guerre, mais il est certain que ces événements ne sont pas les premiers : ils s'inscrivent dans une séquence d'incidents frontaliers qui témoignent, d'une part, de la très grande tension qui continue de régner et, d'autre part, de l'absence de volonté politique des parties – c'est un constat, et non une critique – de faire des pas en avant dans un tel contexte. Toutefois, malgré les événements récents, nous pouvons continuer à travailler, et donc espérer progresser, dans le cadre du groupe de Minsk. C'est un élément important, car il n'y a guère de solution alternative : le traitement du conflit par les Nations unies n'est pas envisageable, compte tenu de la configuration du Conseil de sécurité. Nous avons donc intérêt à faire vivre ce qui constitue le seul espoir de faire évoluer la situation. Je sais qu'un certain nombre de partenaires régionaux, dont la Turquie, souhaiteraient être associés plus étroitement au groupe de Minsk. Mais il faut être prudent en la matière, car ce format doit rester viable.

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