Intervention de Éric Straumann

Réunion du 22 novembre 2016 à 10h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Straumann :

Mme la rapporteure a évoqué la notion de perte d'identité. Le contexte politique dans lequel intervient la discussion de cette proposition de loi n'aura échappé personne. Il s'agit sans doute de rattraper dans les territoires la non-prise en compte de certaines identités qui a accompagné la constitution d'ensembles administratifs sans cohérence, qui ne respectent pas l'histoire – pensons à la région Grand Est, résultat de la fusion entre les régions Alsace, Champagne-Ardenne et Lorraine.

Je salue le travail de synthèse réalisé dans le rapport. Le graphique qui figure à la page 7 est édifiant : la proportion d'adultes auxquels leurs parents parlaient durant leur petite enfance une langue régionale tend vers zéro. Comme je l'ai dit lors du débat sur la ratification de la Charte européenne, « lorsque les langues régionales auront disparu, le compte à rebours commencera pour le français ».

Je soutiendrai ce texte, en tant qu'élu alsacien, parce qu'il va dans le bon sens.

À la suite de Frédéric Reiss, j'insisterai sur les difficultés rencontrées dans le recrutement des maîtres. Il faudra concentrer nos efforts sur ce point.

L'article 7 appelle le CSA à veiller, dans les territoires où sont pratiquées les langues régionales, « à ce qu'une ou plusieurs fréquences soient attribuées à des candidats proposant la diffusion de services de radio en de telles langues ». Or France Bleu Elsass a quitté les ondes hertziennes pour n'être plus diffusée que sur internet, alors même que ses auditeurs sont en majeure partie des personnes âgées, moins enclines à se connecter.

En ce qui concerne François Fillon – pour qui je n'ai pas voté au premier tour des primaires, mais pour qui je voterai au second –, je ne sais pas exactement ce qu'il aurait déclaré. Je relève tout de même que le rapport, page 16, évoque la loi du 25 avril 2005 sur l'avenir de l'école, dite « loi Fillon », en soulignant qu'elle a incité l'État et les collectivités territoriales à agir de concert pour définir, par voie de convention, les modalités pratiques de l'enseignement des langues régionales. On ne saurait donc lui faire de procès d'intention.

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