Intervention de Philippe Errera

Réunion du 9 novembre 2016 à 16h15
Mission d'information sur les relations politiques et économiques entre la france et l'azerbaïdjan au regard des objectifs français de développement de la paix et de la démocratie au sud caucase

Philippe Errera, directeur général des relations internationales et de la stratégie au ministère de la défense, accompagné de M. Laurent Rucker, chef du bureau Europe orientale, et de M. Emmanuel Dreyfus, chargé de mission Europe orientale :

Ce sont des forces militaires et des unités de l'armée. Pour ce qui concerne les installations offshore, leur protection est vraisemblablement garantie par les forces navales et les garde-côtes. S'agissant des infrastructures terrestres, elles sont surveillées par les forces du ministère de l'Intérieur.

Bakou entretient une étroite relation de défense avec Ankara, comprenant des échanges de haut niveau, des programmes d'assistance, de la coopération en matière de renseignement, d'entraînement, de médecine militaire et d'industries de défense. Des cadres turcs participent à la formation des officiers azerbaïdjanais. La Turquie encourage également le rapprochement de l'Azerbaïdjan avec l'OTAN et s'efforce de le soutenir depuis l'intérieur de l'organisation. Cet axe de coopération, qui reste toutefois modeste, s'inscrit dans le cadre de la modernisation de l'outil de défense azerbaïdjanais.

La coopération avec l'Occident est une autre composante de la politique de défense azerbaïdjanaise. L'Azerbaïdjan a rejoint le Partenariat pour la paix de l'OTAN en 1994, ce qui lui a permis de contribuer aux opérations de l'Alliance au Kosovo, puis en Afghanistan – à la Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS), puis à l'opération Resolute Support qui lui succède, à hauteur de 94 hommes, intégrés au contingent turc et participant essentiellement à des activités de déminage et d'assistance médicale.

Hormis la participation de Bakou aux opérations extérieures de l'Alliance, la coopération est limitée à quelques domaines. L'OTAN soutient ainsi Bakou dans son processus de réforme des secteurs de la défense et de la sécurité, l'une des priorités de ces programmes étant le renforcement du contrôle démocratique et civil des forces armées.

La destruction des munitions non explosées constitue un autre axe de coopération. L'Alliance a ainsi contribué, pratiquement et financièrement, à la dépollution d'une zone de plus de 5 millions de mètres carrés située autour d'un ancien dépôt de munitions ayant explosé en 1991.

Avec le soutien de l'OTAN, l'Azerbaïdjan développe également ses capacités nationales de gestion des situations d'urgence et des catastrophes dans le domaine civil.

J'insisterai sur la dimension concrète de cette coopération. Au niveau politique, le dialogue entre l'Azerbaïdjan et l'OTAN est limité, surtout parce que Bakou n'a pas pour objectif de rejoindre l'Alliance. Il n'y a pas de bureau de l'OTAN à Bakou.

S'agissant de la politique d'armement, composante importante, voire essentielle, de la politique de défense du pays, le cours élevé des hydrocarbures a longtemps permis à l'Azerbaïdjan de financer une politique d'armement ambitieuse, visant à moderniser son outil de défense. L'Azerbaïdjan mène une politique d'acquisition ciblée sur quelques grands pays fournisseurs, pour l'essentiel la Russie, Israël, la Turquie.

Je signalerai d'emblée que les principaux fournisseurs d'armement de l'Azerbaïdjan ne respectent pas les résolutions de l'OSCE – dont ils sont membres, à l'exception d'Israël – et du Conseil de sécurité des Nations unies. Ces textes n'imposent pas un embargo total sur les exportations de matériels de guerre.

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