Oui, à l'évidence. Certains pays, comme les États-Unis, parviennent à maintenir des liens économiques et stratégiques avec l'Azerbaïdjan, tout en ne se privant pas d'appeler un chat un chat en matière de violations des droits de l'Homme. Nous n'appelons évidemment pas à cesser de dialoguer et de commercer avec l'Azerbaïdjan ; la situation des droits de l'Homme peut tout à fait s'inscrire dans le cadre d'un dialogue sincère. L'Azerbaïdjan respectera d'autant plus la France qu'il n'aura pas l'impression d'être face à un partenaire insincère, qui cache certains points de vue. Nous appelons à une diplomatie beaucoup plus claire.
Nous n'ignorons pas que des messages peuvent être passés en sous-main. Au cours des dernières années, les relations entre la France et l'Azerbaïdjan se sont intensifiées et les visites d'État se sont multipliées dans les deux sens : le président Ilham Aliev vient à Paris et le président François Hollande va à Bakou chaque année. Cette intensification des relations devrait aller de pair avec un dialogue honnête sur la situation des droits de l'Homme en Azerbaïdjan. Leyla Yunus, militante des droits de l'Homme, avait été faite chevalier de la Légion d'honneur par François Hollande, à l'occasion de l'une de ses visites. Elle avait malgré tout été emprisonnée quelques mois plus tard.