Intervention de Johann Bihr

Réunion du 24 novembre 2016 à 10h30
Mission d'information sur les relations politiques et économiques entre la france et l'azerbaïdjan au regard des objectifs français de développement de la paix et de la démocratie au sud caucase

Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l'Est et Asie centrale, et de Mme Emma Lavigne, chargée de recherche Europe et Asie centrale, de Reporters sans frontières :

Oui, à l'évidence. Certains pays, comme les États-Unis, parviennent à maintenir des liens économiques et stratégiques avec l'Azerbaïdjan, tout en ne se privant pas d'appeler un chat un chat en matière de violations des droits de l'Homme. Nous n'appelons évidemment pas à cesser de dialoguer et de commercer avec l'Azerbaïdjan ; la situation des droits de l'Homme peut tout à fait s'inscrire dans le cadre d'un dialogue sincère. L'Azerbaïdjan respectera d'autant plus la France qu'il n'aura pas l'impression d'être face à un partenaire insincère, qui cache certains points de vue. Nous appelons à une diplomatie beaucoup plus claire.

Nous n'ignorons pas que des messages peuvent être passés en sous-main. Au cours des dernières années, les relations entre la France et l'Azerbaïdjan se sont intensifiées et les visites d'État se sont multipliées dans les deux sens : le président Ilham Aliev vient à Paris et le président François Hollande va à Bakou chaque année. Cette intensification des relations devrait aller de pair avec un dialogue honnête sur la situation des droits de l'Homme en Azerbaïdjan. Leyla Yunus, militante des droits de l'Homme, avait été faite chevalier de la Légion d'honneur par François Hollande, à l'occasion de l'une de ses visites. Elle avait malgré tout été emprisonnée quelques mois plus tard.

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