Nous divergeons, madame, mais je salue avec respect votre présentation de grande qualité, ainsi que votre engagement.
Vous affirmez votre espoir que la France dise des choses à l'Azerbaïdjan, mais vous avez aussi dénoncé la France comme un pays liberticide, dans les lois qu'elle a adoptées à la suite des attentats de 2015. Comment pouvons-nous donner des leçons aux autres alors que votre institution souligne que nous avons voté des lois liberticides à la quasi-unanimité ?
Vous dites aussi que le référendum a porté atteinte aux droits fondamentaux. Ce référendum prolonge le mandat du Président de cinq à sept ans : nous avons longtemps eu un mandat présidentiel de sept ans en France, il a été réduit à cinq ans et beaucoup disent aujourd'hui que sept ans ce n'était pas si mal. Le référendum donne aussi au Président la possibilité de dissoudre le Parlement : or le Président de la République française a le droit de dissoudre l'Assemblée depuis 1958. Dans tous ces domaines, il est possible de présenter une interprétation négative comme une interprétation positive ; c'est subjectif.
Je ne nie pas que l'Azerbaïdjan puisse progresser en matière de démocratie, mais, avec seulement vingt-cinq années d'indépendance, après soixante-dix ans de soviétisme et des décennies de tsarisme, on peut tout de même prendre un peu de temps.