Intervention de Jacques Soppelsa

Réunion du 7 décembre 2016 à 16h30
Mission d'information sur les relations politiques et économiques entre la france et l'azerbaïdjan au regard des objectifs français de développement de la paix et de la démocratie au sud caucase

Jacques Soppelsa, professeur des universités, président honoraire de l'université Paris I Panthéon Sorbonne, président de l'Académie internationale de géopolitique :

Je reprends ma phrase : compte tenu du fait que la Russie a des relations privilégiées avec l'Arménie et que l'Arménie n'entretient pas des rapports totalement amicaux avec l'Azerbaïdjan – c'est le moins que l'on puisse dire –, les relations entre la Russie et l'Azerbaïdjan ne peuvent pas ne pas en être affectées. Ce constat me paraît difficilement niable. Ensuite, les relations entre l'Azerbaïdjan et les États-Unis, d'une part, et celles entre l'Azerbaïdjan et l'Union européenne, de l'autre, sont plutôt positives. Aussi la situation se révèle-t-elle très complexe.

Quant au Haut-Karabakh, il s'agit d'un remarquable exemple de conflit gelé, depuis vingt-cinq ans, et, ne lisant pas dans le marc de café, je ne saurais me hasarder à quelque prévision sur ce qui se passera dans quinze ou vingt ans. Je ne suis par ailleurs pas dans la tête du président Poutine.

Il y a trois ou quatre semaines, Francis Fukuyama, aux États-Unis, m'a dit qu'il voyait émerger trois grands empires, évoquant la velléité de Vladimir Poutine de relancer l'empire russe, celle de Donald Trump de relancer l'empire américain – « America is back », « L'Amérique est de retour » –, enfin celle d'Erdoğan de relancer, si je puis dire, le mythe de l'empire ottoman, dernière hypothèse qui ne me paraît pas devoir être exclue et, en effet, la Turquie peut jouer un rôle – positif comme négatif, là n'est pas la question…

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