La rente pétrolière facilite les choses, en effet, quoique l'Arabie Saoudite puisse être citée en contre-exemple. Cette rente, toutefois, est une source de préoccupation : si la situation économique de l'Azerbaïdjan a pu être plutôt euphorique, le poids des hydrocarbures est tel qu'il devrait inciter les autorités à diversifier les activités, comme elles commencent déjà à le faire, dans les secteurs du tourisme, des services ou d'autres industries.
Les classements de telle ou telle ONG sur la corruption valent ce qu'ils valent, mais l'éradication de la corruption reste un défi majeur en Azerbaïdjan, de même que l'achèvement du processus de démocratisation. Certes, il existe officiellement une cinquantaine de partis politiques, comme autrefois le Parti communiste français servait de parapluie à toutes sortes d'organisations affiliées.
Je ne peux guère vous répondre sur les sources d'inspiration des opposants au pouvoir. J'ai rencontré des personnes plutôt occidentalisées qui, convaincues des acquis du régime en matière de santé et d'éducation – ce qui n'est pas sans rappeler le castrisme – reconnaissaient néanmoins des difficultés sur d'autres plans, mais je n'ai pas rencontré d'opposants notoires. En revanche, je constate un fort courant de francophilie ; l'image de la France est excellente dans le monde rural azerbaïdjanais, notamment, au point que l'on nous a proposé des échanges et parrainages éducatifs lors de notre dernier voyage. Je crois profondément à l'action de la francophonie dans cette région.