Intervention de Arnaud Kalika

Réunion du 24 janvier 2017 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Arnaud Kalika, directeur du séminaire « Russie » à la chaire de criminologie du Conservatoire national des arts et métiers :

Le peuple russe se tient derrière son leader, dont la popularité oscille entre 50 % et 80 % – des chiffres qui ont une valeur toute relative, car les instituts de sondages ont du mal à travailler en Russie. Globalement, le peuple russe est patriote, il a la Russie chevillée au corps : vous ne verrez jamais un Russe, où qu'il vive, critiquer son drapeau – les événements de Crimée l'ont montré, même si ce phénomène n'est pas toujours bien compris en Occident, peut-être parce que les journalistes peinent à le saisir. Quand, dans le concept de politique étrangère et dans la doctrine d'information, on lit aujourd'hui que les médias russes doivent être l'instrument d'une sorte de communication d'influence – en d'autres termes, il ne faut pas critiquer la Russie, et veiller à ce que les journalistes russes à l'étranger soient bien traités et ne soient pas entravés dans leur communication –, il ne s'agit pas d'autre chose que d'une forme de patriotisme. En même temps, cela n'est pas sans rappeler les sociétés décrites par George Orwell dans 1984 ou encore par Ievgueni Zamiatine dans plusieurs de ses ouvrages, où tout est transparent, tout figure noir sur blanc dans les textes, qui contiennent toutes les réponses.

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