Intervention de Philippe Vinogradoff

Réunion du 8 décembre 2016 à 11h00
Mission d'information sur les relations politiques et économiques entre la france et l'azerbaïdjan au regard des objectifs français de développement de la paix et de la démocratie au sud caucase

Philippe Vinogradoff, ambassadeur pour le sport :

Cette question dépasse très largement mes compétences. Je pense toutefois que pour développer une diplomatie sportive, il faut être conscient des réalités. Il ne faut pas se voiler les yeux sur ce qui peut se passer dans certains pays partenaires. La promotion d'une diplomatie sportive est une oeuvre de longue haleine, et il ne faut pas demander au sport plus qu'il ne peut apporter.

J'ai assisté à des réunions où l'on disait que le sport allait apporter la paix dans le monde. Non : c'est un instrument qui peut être utile. Je veux dire par là que le fait de développer des liens dans le cadre de la diplomatie sportive, d'organiser des échanges entre les athlètes et les organisations sportives, de développer des dialogues et des coopérations, peut contribuer à la promotion des valeurs du sport qui passent d'abord, comme vous l'avez dit, par le respect de l'autre. Et s'il est vrai que certains de nos pays partenaires ne respectent pas ces valeurs, le fait de nouer avec eux des coopérations sportives peut être une façon d'en faire la promotion chez eux.

Je peux vous citer un exemple. Je me suis rendu la semaine dernière à Monaco pour le forum Peace and Sport, qui, entre autres activités, a récompensé des actions, menées par des organisations sportives ou des ONG. Je peux citer celle d'un Français, Laurent Petrynka, président de la Fédération internationale du sport scolaire et président de l'Union nationale du sport scolaire (UNSS). Il a organisé un événement à la frontière entre Israël, la Jordanie et le Liban, pour que des jeunes sportifs se rencontrent autour de tables de ping-pong. C'est une façon de promouvoir les valeurs de respect de l'autre. Une autre récompense a été accordée à deux jeunes femmes danoises, qui sont allées mettre en place en Afghanistan une équipe de football féminin. C'est peut-être une goutte d'eau, mais c'est une façon de commencer à faire prendre conscience de la nécessité de respecter les droits des femmes.

Voilà à quoi peut servir le développement de relations sportives avec des pays qui ne respectent pas toujours les valeurs qui nous sont chères.

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