Intervention de Pierre-Yves Le Borgn'

Réunion du 17 septembre 2014 à 9h45
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre-Yves Le Borgn', rapporteur :

Il est légitime de souligner la nécessité d'atteindre un objectif de sobriété et d'équilibre, et d'évoquer l'exemple de l'Allemagne, laquelle consomme 20% d'énergie de moins que nous.

Comme il a été dit, le nombre de réfugiés climatiques dans le monde actuellement est déjà considérable. Face à la montée des eaux dont beaucoup de micro-Etats du Pacifique sont victimes, l'imminence du danger est avérée. Il importe donc d'agir.

Le rapport Stern a mis en évidence le coût de l'inaction en la matière, à savoir ce que cela nous coûterait quand dans 20 ans, nous nous réveillerons au moment où le drame climatique sera déjà noué.

Il convient de regarder la question du changement climatique non pas simplement comme une menace mais bien comme une opportunité. Cette opportunité est celle de la transition énergétique et des choix politiques qu'elle suppose. Dans quelques jours, un débat aura lieu à l'Assemblée nationale sur le projet de loi sur la transition énergétique. Le gouvernement a le courage de s'attaquer à cette question très complexe.

Pour avoir eu l'occasion de travailler dans ce domaine, je crois qu'il existe un fort potentiel dans le domaine des énergies renouvelables, des réseaux intelligents, de l'efficacité énergétique, et dans la tentative de notre pays d'atteindre une maîtrise de sa consommation d'énergie pour nous rapprocher d'une plus grande sobriété énergétique, comme l'a mentionné M. Noël Mamère.

M. Jacques Myard a fait part de son regret de voir l'Allemagne sortir du nucléaire. L'accélération de la sortie du nucléaire par les Allemands revient, en effet, à troquer un risque pour un autre.

Un traité contraignant, bien qu'il puisse contribuer à dissuader les Etats-Unis à s'engager, me semble nécessaire pour afficher une volonté. En effet, c'est maintenant qu'il faut agir. Cela n'a rien d'hypothétique et ce n'est pas dans 20 ans que la banquise va fondre. Or, des Conférences telles que la COP 21 permettent de mettre en évidence une telle volonté politique. Nous avons bien conscience de la difficulté d'obtenir des résultats en matière de lutte contre le réchauffement climatique, mais sans ce caractère contraignant, on en restera à des voeux pieux et rien ne se passera.

Le paquet énergie climat montre que l'Union européenne consent à beaucoup d'efforts, avec une dimension budgétaire importante. Sans l'Union européenne, il y aurait peu d'action et de mouvements dans la lutte contre le réchauffement de la planète. Il serait judicieux que l'Union européenne se mobilise davantage sur ce sujet dans le cadre des accords d'association et qu'elle parvienne ainsi à arrimer les Etats partenaires à la même logique que la sienne. Cela pourrait permettre un certain alignement dans la perspective de la préparation de la Conférence de Paris.

M. Pierre Lellouche a rappelé que beaucoup de pays ne partagent pas le même sentiment d'urgence, mais ils souffriront eux aussi du changement climatique.

Je fais confiance à la communauté internationale et à la mobilisation des acteurs de la société civile qui se réuniront au Venezuela en novembre afin d'alerter l'opinion publique internationale et les gouvernements sur la nécessité d'agir sans délai.

Suivant les conclusions du rapporteur, la commission adopte sans modification le projet de loi (n° 1880).

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion