Intervention de Arlette Grosskost

Séance en hémicycle du 27 février 2013 à 15h00
Questions au gouvernement — Situation économique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaArlette Grosskost :

Monsieur le ministre de l'économie et des finances, après la publication des prévisions macroéconomiques pour 2014, force est de constater que la parole donnée par le Président de la République relève davantage de la désinvolture que de la sincérité. En vérité, le discours présidentiel prend une résonance inquiétante et mensongère.

Pourtant, il en va de l'avenir de la France, de sa compétitivité et de sa crédibilité.

À l'automne, quatre engagements avaient été claironnés haut et fort, quand bien même nombre de députés les avaient dénoncés dans cet hémicycle, estimant qu'ils étaient impossibles à tenir. Le déficit public devait être ramené à 3 % du PIB, les dépenses collectives devaient baisser, la courbe du chômage devait s'inverser fin 2013 et, enfin, la stabilité fiscale était revendiquée sans aucune hausse d'impôts pour 2014.

Le retour de la croissance devait être au rendez-vous. Or, non seulement celle-ci sera quasi nulle mais, selon les prévisions de Bruxelles, les dépenses publiques augmenteront et en 2013, et en 2014. Certes, des mesures d'économie ont été annoncées, mais à y regarder de plus près, il s'agit davantage d'un maintien en valeur que de véritables baisses de dépenses.

De surcroît, on nous prépare subtilement à de nouvelles hausses d'impôts, lesquelles auront pour conséquence inéluctable de décourager les investisseurs. Le ministre du budget a ainsi annoncé que six milliards d'euros de recettes supplémentaires seront nécessaires pour le budget 2014.

Et ce n'est qu'une première annonce !

Le CICE ne sera pas la solution miracle, d'autant que Bruxelles a indiqué, ces derniers jours, qu'il était mal budgété et encore plus mal financé.

Comme si tout cela ne suffisait pas, deux grands assureurs détenant des milliards d'obligations du Trésor français expriment leurs doutes quant au maintien de taux d'emprunt bas.

Monsieur le ministre, l'autopersuasion ne suffit plus, ni l'évocation permanente de la responsabilité du gouvernement précédent. Quelle est votre stratégie ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion