Intervention de François Asensi

Séance en hémicycle du 27 février 2013 à 15h00
Débat sur le mali : au-delà de l'intervention militaire perspectives de reconstruction et de développement.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Asensi :

Monsieur le Premier ministre, messieurs les ministres, mesdames les présidentes de commission, les députés communistes et du Front de gauche ont répondu de manière claire à l'appel du peuple malien. Pour être plus précis, nous avons soutenu l'intervention française au Mali.

Nous ne pouvions pas abdiquer devant cette forme nouvelle de fascisme – c'est l'expression que j'ai déjà utilisée, et que je maintiens – voulant imposer par la force des sociétés barbares. Il fallait une intervention pour arrêter l'avancée des fondamentalistes islamistes, sous l'égide de la communauté internationale et des pays africains, dans le strict respect de la résolution 2085 du Conseil de sécurité de l'ONU.

Cependant, nous avons également toujours affirmé que la seule réponse militaire ne suffisait pas. Le recours à la force armée signe toujours l'échec du politique. Disons-le clairement : si la France et les organisations internationales avaient promu, depuis quelques dizaines d'années, une véritable politique de développement pour le continent africain, nous n'en serions pas là !

Néanmoins, je veux dans un premier temps revenir sur le volet militaire de la situation au Sahel. Préparer l'après-conflit est impératif, mais penser que nous sommes déjà dans cet après-conflit serait une erreur. Au cours de ce premier mois de conflit, un certain nombre de succès ont été engrangés. Les pertes humaines et matérielles ont été aussi contenues que possible, même si elles sont insupportables. J'ai naturellement une pensée forte pour les otages, pour leurs familles, ainsi que pour les soldats morts au combat. Mais soyons lucides : la phase militaire la plus critique est peut-être à venir. Les règlements de comptes interethniques menacent. Un enlisement ne peut être exclu. Parler d'un désengagement imminent n'est pas réaliste ; pire, cela risquerait de redonner espoir aux djihadistes.

Par ailleurs, les réserves que nous avions émises ici même lors de l'entrée en guerre ne sont pas totalement levées. Les buts de notre intervention n'ont pas été suffisamment clarifiés à mon goût. Les déclarations contradictoires quant à la date de la fin de notre engagement sont symptomatiques de ces difficultés.

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