Intervention de Victorin Lurel

Séance en hémicycle du 10 avril 2013 à 15h00
Prorogation du régime social du bonus exceptionnel outre-mer — Discussion générale

Victorin Lurel, ministre des outre-mer :

Mesdames, messieurs les députés, j'aimerais remercier l'ensemble des parlementaires présents, l'ensemble des groupes qui ont décidé de voter ce texte. Il a été, je le rappelle, voté à l'unanimité au Sénat. J'espère que nous aurons à connaître le même bonheur dans cet hémicycle.

Je remercie tous les orateurs qui ont dit leur fait et exprimé leur conviction profonde ; je comprends cela.

Je ne voudrais pas tirer à moi toute la couverture : je rappelle qu'un certain nombre d'entre vous, parlementaires, anciens présidents de région ou anciens membres d'exécutifs locaux, ont été aussi des acteurs importants des mouvements sociaux de 2009, auxquels j'ai également participé, de ma petite place.

Je tiens à prendre le temps de répondre aux orateurs car, au-delà du texte que vous vous apprêtez à voter, c'est une part de l'histoire de France, de l'histoire de toutes nos régions dont il est question, et dont le moteur a été proprement interne.

Quand j'entends le ministre qui était en exercice à l'époque monter à la tribune et – je m'exprime ici avec quelque émotion – pratiquer, si j'ose dire, l'histoire contrefactuelle en donnant l'impression qu'on a tout inventé, je ne peux que le contredire, car c'est la lutte des travailleurs qui a été à l'origine de ce texte. D'ailleurs, lorsqu'on a mis en place le fameux RSTA, le revenu supplémentaire temporaire d'activité, c'était pour remédier au fait que le RSA n'existait pas dans les départements d'outre-mer et les collectivités d'outre-mer. Cela avait été décidé à l'époque contre toute attente et malgré l'énergie et l'ardeur déployées à gauche de cet hémicycle. Pour que le RSA s'applique dans les outre-mer, on a dû attendre plus d'une année, et les modalités de l'aide n'ont d'ailleurs pas été similaires à celles qui étaient appliquées en métropole. Un parlementaire en mission avait été nommé à cette fin et il a fallu attendre la publication de son rapport. Il n'y avait donc pas véritablement de sortie.

Quand j'entends cet ancien ministre affirmer que la mesure était partielle, que ce que nous proposons aujourd'hui est partiel, partial et insuffisant, mais c'est lui qui l'a inventée. Je rappelle qu'il y a eu quarante-quatre jours de grève en Guadeloupe, trente-huit en Martinique, autant à La Réunion et, un peu plus tard, quarante-six jours de grève à Mayotte. Le ministre en exercice avait alors attendu quatorze jours pour se rendre en Guadeloupe puis en Martinique ; on oublie cela.

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