Intervention de Hervé Mariton

Séance en hémicycle du 17 avril 2013 à 15h00
Projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé Mariton :

…aussi mal défini. Mais pourquoi choisissez-vous le recours aux ordonnances ? Le Gouvernement a proposé une première version du texte, laquelle a suscité un malaise qui s'est traduit dans l'article balai : il apparaissait que la majorité ne savait pas écrire son texte. Aujourd'hui, c'est une délégation par voie d'ordonnances. L'exécutif et la majorité montrent une difficulté immense à écrire un texte dont ils ignorent les conséquences. C'est une incohérence constitutionnelle, et vous persévérez ! Vous persévérez face à des manifestations de consciences, en voulant forcer la loi.

Tel Créon, madame la ministre, vous voulez opposer les lois civiles et la vision de l'homme, une vision humaniste de la politique que nous voulons exprimer et que je m'emploierai à vous rappeler. Il y a quelques semaines, nous assistions – moi respectueusement un rang derrière vous, madame la ministre – à une représentation d'Antigone. Que n'avez-vous été mieux inspirée, madame la garde des sceaux ? (Applaudissements sur quelques bancs du groupe UMP.)

Assurément, notre vision humaniste récuse votre matérialisme ; elle récuse cet individualisme auquel vous vous résignez. Nous cherchons tout simplement un équilibre, conscients toutefois de la difficulté de notre exigence : un équilibre entre la nature et la culture, un équilibre entre la libre volonté et la responsabilité.

L'amour peut s'exprimer de différentes manières. Il est, telle la flèche de Cupidon, un don que Dieu ou la nature fait à l'homme, mais il est aussi, dans la tradition judaïque, un don que l'homme fait à Dieu ou à la nature. Cet équilibre de la culture et de la nature, nous devons constamment le rechercher, le préserver ; or vous l'abîmez dans votre projet.

Que voulons-nous proposer ? Nos arguments ont été renouvelés, car le texte a évolué de façon majeure entre la première et la deuxième lecture : sur des points techniques certes, mais également politiques – souffrez qu'on vous le dise, monsieur Urvoas.

Nous proposons une France généreuse,…

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