Intervention de Jean-Jacques Candelier

Séance en hémicycle du 22 avril 2013 à 17h00
Déclaration du gouvernement sur l'autorisation de la prolongation de l'intervention des forces françaises au mali débat et vote sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Jacques Candelier :

…après vous avoir écouté avec beaucoup d'attention, monsieur le Premier ministre.

Les députés communistes et du Front de gauche ont répondu à l'appel du peuple malien. Nous avons soutenu le principe d'une intervention militaire au Mali, menée à la demande de l'État malien, avec le soutien de la communauté internationale.

La guerre est l'ultime recours quand tout le reste a échoué. Tout le reste, c'est la lutte contre la misère, c'est la lutte pour l'éducation, c'est la lutte pour la démocratie et la souveraineté des peuples. J'y reviendrai.

Toujours est-il que nous avons pris nos responsabilités. Nous ne pouvons abdiquer devant des groupes barbares qui utilisent la violence pour imposer le fondamentalisme islamiste.

Nous abordons ce débat aujourd'hui avec ce même esprit de responsabilité. En vertu des obligations constitutionnelles, nous allons nous prononcer sur la question de la poursuite de l'intervention des forces françaises au Mali.

Autant le dire tout de suite, les incertitudes sont grandes. Les objectifs opérationnels sont-ils atteints ? La mission de restauration de l'intégrité du territoire s'achève-t-elle avec succès, comme on l'entend dans la bouche du Gouvernement ? Si tel est le cas, pourquoi vouloir maintenir absolument une présence française pérenne dans ce pays, indépendante de tout commandement de l'ONU ? Pourquoi l'ONU ne peut-elle prendre entièrement la conduite des opérations ?

Cela n'enlève rien, bien évidemment, à l'excellent travail accompli par nos forces jusqu'à présent, et nous avons bien sûr, comme vous, monsieur le Premier ministre, une pensée pour les soldats tués ou blessés.

Nous sommes conscients que nos forces ont été, en quelques heures, envoyées pour couper la route du sud aux terroristes. Nous sommes conscients que nous avons repris peu à peu les villes, avec l'appui des forces africaines, et le peuple malien nous est reconnaissant pour le devoir accompli.

Même si cela s'est fait avec des concours extérieurs en matière de logistique et de renseignement – je pense notamment aux drones américains –, nous avons été en mesure d'intervenir, preuve que nous disposons encore d'un outil de défense relativement performant.

Il est urgent, néanmoins, de mettre fin à notre isolement sur ce théâtre. Nous ne pouvons supporter seuls la charge des opérations, les dépenses de notre propre contingent mais aussi, en partie, celles des 2 000 soldats tchadiens.

Les armées africaines ne sont toujours pas en mesure d'apporter un soutien militaire décisif, et encore moins prêtes à prendre le relais de l'armée française. Je ne porterai pas de jugement ici sur la MISMA mais, on l'aura compris, il devient urgent que le relais soit organisé sous l'égide des Nations unies, tant pour des raisons financières qu'opérationnelles.

Ce relais conditionne notre départ du théâtre malien, qui doit, selon nous, être complet, car notre armée nationale ne peut avoir vocation à s'installer de manière pérenne hors de nos frontières.

Si notre départ a déjà commencé, c'est d'une manière purement symbolique – une centaine de soldats, je crois. Il est prévu que nos forces soient divisées par deux d'ici l'été, pour atteindre environ 2 000 hommes. Par contre, nous avons appris – et c'est problématique – que fin 2013, il restera entre 800 et 1 000 militaires français, d'une manière plus pérenne.

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