Intervention de Philippe Wahl

Réunion du 5 juin 2013 à 10h00
Commission des affaires économiques

Philippe Wahl, président du directoire de la Banque postale :

Je suis au regret de vous contredire, monsieur le président : il y a toujours un médiateur au Groupe La Poste. L'actuel titulaire s'appelle Pierre Ségura et travaille avec les associations de consommateurs.

Je reconnais, monsieur Giraud, que, dans la période récente, nous avons répondu un peu rapidement aux petites collectivités locales. Tout en précisant que ce service de financement des collectivités, qui occupe aujourd'hui 90 postiers, ne date que d'un an, je m'engage à mettre en place une meilleure communication. En outre, au cours du mois de juin, nous abaisserons notre seuil d'intervention de 100 000 à 50 000 euros : ce sera une première façon de répondre à votre préoccupation.

Pour répondre aux besoins de financement des entreprises, pour définir le modèle de financement, nous devons prendre en compte trois éléments.

Le premier est, sous l'effet de la régulation et de Bâle III, une tendance à la désintermédiation. Ce peut être une bonne chose pour les grandes et pour certaines moyennes entreprises. En revanche, je ne conseille pas aux PME de faire massivement appel aux marchés, en raison de leur volatilité bien connue. Je crois donc que les banques classiques ont encore un rôle important à jouer.

Deuxième élément : la mobilisation de l'épargne. Je pense, pour ma part, que la mobilisation des liquidités de l'assurance-vie est une des réponses que l'on peut apporter au problème du financement des PME. Cela dit, il faudra que les assureurs-vie cofinancent les projets avec les banquiers, ou se dotent de la capacité d'analyser le « risque PME », qui est bien particulier. L'un d'entre vous a évoqué les subprimes. Or la crise est intervenue quand les banquiers ont distribué le risque subprime à des opérateurs qui ne le connaissaient pas, ce qui s'est traduit par des faillites.

Troisième élément : la nécessité de repenser le modèle de Bâle III, ou du moins de s'interroger à son propos.

Enfin, dans son équilibre actuel, la loi bancaire nous convient, à nous banquiers. Elle permet au modèle de banque universelle à la française – et à l'européenne – de se perpétuer mais aussi d'évoluer, tout en isolant les activités les plus spéculatives. Elle nous met ainsi en mesure d'accompagner l'ensemble des entreprises en les aidant à se financer.

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